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Couleur Magnolia

Publié le 12 avril 2010 par Ruminances

gbpixphoto21112.jpgLe printemps est là. Pile au rendez-vous. Il attise le plaisir avec bonheur. Il est tôt. Tout est paisible. Sur le gazon, brillante et généreuse, perle la rosée. Au loin, bourdonnement espacé, la rumeur des premiers mouvements se perdent dans le bleu du ciel comme une onde qui bientôt gonflera les voiles d'un bateau porté par les alizés. C'est dimanche. Jour d'insouciance. Le jardin poursuit sa remontée du printemps. J'admire l'épanouissement sublime du magnolia de Soulange. Il trône, majestueux, entre genêts, euphorbes et un camélia au rouge intense. Ce voisinage ne dérange pas du tout les pommiers qui attendent avec la tranquille certitude de ceux qui savent que leur tour viendra. Pas loin, le forsythia flamboie encore. Il a besoin d'être un peu façonné. Plus tard. Sur le devant, par touffes, le crocosmia Lucifer développe ses lames vertes avant floraison avec une envie débordante. Il est bon, ce café !

Dans la politique, comme dans les affaires, il est conseillé de se méfier de ses amis, peu importe le pedigree. C'est même le premier commandement dans ce monde hautement crapuleux. Laissons de côté (sans l'oublier) le lamentable épisode de la rumeur et ses occultations. L'excellent papier de Bernard ce samedi (ainsi que celui d'autres blogueurs sur le sujet) a déposé la chose tout en haut de la poubelle pour le ramassage et l'incinération. En fait, cette chose, est encore affaire de diversion. Avec elle, les attentes du pays et des citoyens n'ont qu'à se rhabiller. Cette affaire fait autant de dégâts que la défaite des régionales.

Se méfier des amis, disais-je. Des amis, Nicolas Sarkozy en compte beaucoup dans son camp. De Fillon à Copé, en passant par Juppé, Galouzeau et autres « rats » prêts à quitter le navire amiral - qui n'a plus rien du paquebot de croisière le Fouquet's - nombreux sont ceux à vouloir lui glisser la bonne peau de banane sous la godasse.

De tous, Jean-François Copé se montre le plus actif sur le terrain ces derniers temps. A force de déclamer son amour pour le Chef, il apparaît suspect. Il prend bien la lumière des projecteurs. Il l'aime avec son sourire carnassier. Il soigne son image de futur présidentiable. Tout en affirmant qu'il n'abandonnera pas le président, il a bel et bien pris le chemin du maquis. L'image présidentielle s'est tellement dégradée avec le gnome, qu'il n'est plus surprenant de croiser le premier bateleur venu nous martelant : « si lui a réussi, pourquoi pas moi ! ». Le patron de l'UMP à l'Assemblée Nationale prend des risques très calculés au nom d'un principe moral (on n'abandonne pas le président en pleine crise de confiance) portant sur la place publique des débats aussi fumeux que celui de la burqa dont il est devenu le champion toutes catégories pour honorer ce qu'il nomme une promesse présidentielle. En haut, son grand ami et patron, ne sait plus sur quelle talonnette danser. Comme pour l'identité nationale dont il vient d'éteindre l'incendie, il sent bien que cette affaire de burqa risque de lui choper le paletot à un moment où il a besoin de repos. Il était si bien aux States ! La navette Columbia a atterri. En multipliant les interventions sur la burqa, Copé sait que le fiasco de l'identité nationale revient frotter le pif de Sarko et que ça l'agace ! Surtout que, pas bête, il voit bien où son copain François veut le conduire : une nouvelle dégringolade dans les sondages.

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