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Blue Mountain State : It’s Called Hazing, Look It Up

Publié le 12 avril 2010 par Polgornek

Blue Mountain State 01×01 : It’s Called Hazing, Look It Up

Blue Mountain State s’inscrit dans le sillon des comédies teenage, avec son humour gras, son ambiance « fraternité », avec un soupçon de football américain pour l’aspect « culturel ». Vendu comme un produit masculin (du sexe, de l’alcool, de la drogue et du sport), la série étale sa vulgarité avec la complaisance complice de ceux qui aiment sauter dans les flaques pour éclabousser tout le monde. Aucune subtilité au programme de ce pilote, mais un catalogue de l’humour trash inoffensif (sauf pour les associations familiales) qui compense sa pauvreté par un usage excessif et hystérique de son fond de commerce.

L’histoire tient sur un timbre poste : trois jeunes entrent au collège. Au programme : du sexe et du sport. Tout le pilot s’articule autour de ce « concept », où pour une fois, le moins est l’ennemi du bien. A ceux qui pensaient retrouver les qualités de Friday Night Lights, fuyez. Blue Mountain State est l’exact opposé. Une compilation de clichés, revendiqués, parce qu’ils sont le résultat d’une caricature. Une pose bien pratique, mais qui n’excuse pas la pauvreté des situations, blagues ou personnages. En moins de trente minutes, on a l’impression de retrouver toutes les dérives des teen comedy post American Pie. Un usage sans modération de comportements idiots, où la subversion consiste à répéter le plus souvent possible les termes dick, pussy et autres joyeusetés lexicales de la langue anglaise.

On devine les limites de la démarche : convoquer un succès aujourd’hui périmé et vieux de dix ans. Bien sûr, le genre continue de produire chaque année des œuvres qui ne traversent pas l’Atlantique, aussi, difficile, sans être sur place, de juger de la vitalité du marché. Seulement aujourd’hui, on a vu naître de nouveaux référents. Les fantômes d’American Pie font pâles figures devant l’hégémonie Appatow et ses productions. Avec elle, on assiste à la naissance d’une écriture tout aussi teenage bas du froc, mais avec une sensibilité en prime qui permet de sortir les films d’un univers cadenassé aux effluves primitives. On gagne une sensibilité et un regard qui ne se limite pas à placer les personnages dans des situations humiliantes, sans ajustements et développement.

Blue Mountain State ne cache ni ses origines, ni ses ambitions. Le pilote ne trompe jamais sur la marchandise. On peut s’y soumettre et rire d’un humour débile et obscène (avec beaucoup d’effort), ou faire l’impasse devant autant de lourdeur, ce style pachydermique qui placerait American Pie comme un modèle de légèreté. Et revoir une énième fois Superbad pour l’humour et Friday Night Lights pour le football américain.


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