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iPad : un autre témoignage

Publié le 13 avril 2010 par Mac Québec
Alexandre Grégoire (@agregoire) est cofondateur de la compagnie para9, une petite équipe de consultants spécialisée dans le développement iPhone/iPad/iPod touch et web. para9 a récemment lancé muBlip sur l’ App Store, un jeu alliant rythme, formes et mémoire. Comme Martin Demers, il fait partie de ces personnes qui ont fait le voyage au sud pour se procurer plus rapidement l’appareil dont il nous livre lui aussi les premières impressions.
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L’aventure
Bonjour, je m’appelle Alexandre et la semaine dernière, j’ai acheté un iPad aux États-Unis.
Cette aventure a nécessité un voyage de plus de huit heures (aller et retour) au Crossgates Mall, à Albany dans l’état de New York, où le Apple Store américain le plus proche de Montréal a pignon sur rue. Notre départ matinal nous permet de passer les douanes rapidement, sous les yeux moqueurs de l’officier américain qui nous fait remarquer que nous ne sommes pas les seuls Québécois à entreprendre ce pèlerinage.
Sur place, les dévots (dont je fais partie) venus rendre hommage à Apple sont rapidement séparés en deux files : la première — très courte — pour ceux qui ont réservé leur iPad, la seconde — beaucoup plus longue — pour les autres. Heureusement, ma prévenance m’a permis de me retrouver dans la première file. Après quelques minutes d’attente, une jeune employée du Apple Store pleine d’enthousiasme vient nous chercher et nous guide vers l’arrière du local où sont empilés des dizaines de iPad.
La chose
On me met rapidement une boîte d’iPad dans les mains. Ses dimensions sont étonnantes : elle a presque 6 cm de hauteur. Après ouverture, mes soupçons sont confirmés : la moitié de la boîte est vide. Un peu étonné par cette tactique de marketing digne d’une compagnie de croustilles, j’y trouve somme toute le but ultime de mon voyage : un très beau iPad de 16 Gb. Je m’empresse d’enlever la fine pellicule de plastique qui le protège et un gentil employé me montre comment l’activer (il faut le brancher à un ordinateur avant de l’utiliser).
Ma première impression : c’est un très bel objet, comme ceux auxquels Apple nous a habitués. L’arrière de l’iPad est formé d’une unique pièce d’aluminium tandis que l’avant est recouvert d’une pièce de verre luisant. Sa surface n’est interrompue que par un unique bouton — le même que celui des iPhone et iPod touch. Trois autres boutons sont distribués sur ses côtés : deux à droite (un qui régit le volume et un autre qui verrouille le basculement d’écran) et un en haut (pour la mise en veille). Le connecteur se trouve au milieu de la machine, en bas, juste à côté de son haut-parleur. Un bémol : comme pour les iPhone et iPod touch, il y a un espace entre l’écran de verre et le corps d’aluminium qui semble beaucoup plaire aux poussières ambiantes qui s’y laissent toute choir.
Une fois activé, l’écran se révèle dans toute sa splendeur : le détail des images et la richesse de ses couleurs sont impressionnants ! Après connexion au réseau Wi-Fi du Store, je peux rapidement confirmer qu’Apple n’a pas menti dans ses vidéos : la consultation du web est facile et les pages défilent à toute vitesse. D’ailleurs, tout semble rapide sur le iPad, une expérience agréable comparée à celle de mon iPhone 3G qui semble déjà dépassé à côté de son jeune frère plus véloce, le iPhone 3GS.
L’écran de 1024x768 pixels (à 132 pixels par pouces) compte pour la moitié du poids de la machine. Un autre cinquième est occupé par la pile. Le modèle Wi-Fi pèse 680 g, ce qui n’est pas léger. La machine est propulsée par le nouveau processeur A4 d’Apple.
L’expérience
On peut lire un peu partout sur l’internet que l’iPad est un gros iPod touch. Ce n’est pas tout à fait vrai. De par sa grandeur supérieure, il permet des usages que l’iPod touch ne permet pas. La lecture y est évidemment beaucoup plus facile. Certains jeux profitent avantageusement de l’espace supplémentaire.
Le Wall Street Journal estimait la semaine dernière qu’il y avait plus de 2300 applications iPad au début du mois. Les prix sont généralement un peu plus élevés que pour le iPhone — il n’est pas rare d’en voir à 10 $ et plus. Par exemple, les logiciels Pages, Numbers et Keynote se vendent chacun 10 $, tandis que la version iPad d’OmniGraffle allégera votre portefeuille de 50 $.
Théoriquement, toutes les applications iPhone fonctionnent sur le iPad. Par défaut, elles roulent aux mêmes dimensions que sur le iPhone/iPod touch. On peut par contre les doubler pour qu’elles prennent tout l’écran. Ça a parfois un effet heureux, comme pour le très amusant jeu Eliss, mais généralement, les polices de caractères survivent mal au redimensionnement. C’est une solution qui fonctionne en attendant, mais on préférera de loin les applications faites pour le iPad.
Une fois revenu à la maison, je m’empresse d’y installer Instapaper pour y lire les pages sauvegardées dans mon compte. Une surprise agréable : même après plusieurs heures de lecture, le iPad ne devient jamais chaud. Pas besoin de le mettre sur un coussin comme je dois faire avec mon MacBook Pro. Il est par contre un peu trop lourd pour être tenu à une main pendant plusieurs minutes. Il faut donc le poser sur soi ou le tenir à deux mains.
À la table de déjeuner ou sur le sofa, il rivalise avec les journaux ou les livres. L’iPad est parfait pour la lecture. Avec les préférences par défaut, l’écran n’est pas trop lumineux et ne fatigue pas rapidement la vision comme certains le craignaient. Je passe beaucoup de temps dans les applications du New York Times et dans celle du journal Le Monde. On peut aussi évidemment lire La Presse, Le Devoir ou Rue Frontenac sur le web sans problèmes.
Par contre, l’écran luisant reflète trop ses alentours. Sous une lampe, je dois me contorsionner pour faire disparaître les halos de lumière. Dans le métro, je dois essayer différentes positions pour ne pas voir ce qui se passe derrière moi. Autre petit bémol concernant l’écran : alors que sa luisance fait des merveilles pour les couleurs, elle tend à rendre les traces de doigts très visibles. Rien qui ne pourra pas être réglé par une pellicule de plastique protectrice.
La consultation du Web est aussi très agréable. Les pages se redimensionnent et défilent rapidement. J’ai vraiment l’impression de toucher aux pages que je visite ! Flash n’est pas supporté, ce qui peut handicaper l’expérience de certains sites qui présentent des vidéos. Comme sur le iPhone et le iPod touch, les vidéos YouTube peuvent être visionnés dans l’application du même nom. On aime aussi le fait que Vimeo serve une version sans Flash aux internautes avec iPad. D’un autre côté, pas de Flash veut aussi souvent dire pas de bannières publicitaires animées. Pas désagréable.
En mode portrait, le clavier est difficile à utiliser. En mode paysage, c’est beaucoup mieux. J’atteins une bonne vitesse de croisière en anglais. Par contre, lorsqu’il faut saisir des accents, l’expérience n’est plus la même : il faut peser sur les touches virtuelles pendant un moment pour les voir apparaître. J’ai somme toute écrit une bonne partie de cet article dans l’application de notes (sans les accents). Si le clavier virtuel vous laisse de glace, vous pouvez toujours utiliser votre clavier Bluetooth.
Même après de longues heures de consultation du web et de visionnement de vidéos, je remarque que je n’ai pas à recharger le iPad. La pile dure très longtemps. On raconte partout sur le web qu’on peut écouter des films pendant dix heures sur le iPad. Pour ma part, je ne l’ai rechargé qu’une seule fois en une semaine, et encore, il restait 20 %.
Notez bien qu’on ne peut pas recharger la pile du iPad à travers le port USB de tous les ordinateurs Apple. Mon MacBook Pro acheté vers la mi-2008 ne le permet pas. Le MacBook Pro de ma copine, acheté à la fin de l’année dernière, peut le recharger. Heureusement, un adaptateur USB est fourni qui peut être branché dans une prise électrique standard et qui lui, recharge le iPad sans problème.
Au Canada
Malheureusement, il y a un prix à payer pour l’adoption prématurée des nouvelles technologies. Le iPad n’était pas officiellement offert au Canada — même si on parle à voix basse du 24 avril — trois applications importantes manquent à l’appel pour l’instant :
  • iBooks, le e-reader d’Apple. On imagine qu’Apple tente de finaliser les contrats avec les maisons d’édition canadiennes ;
  • iWork, la suite de productivité d’Apple ;
  • L’application App Store sur le iPad lui-même ne fonctionne pas. Il vous faudra acheter vos applications sur votre ordinateur.

En conclusion
Une fois le App Store bien rempli d’application iPad matures, et une fois que les sites web commenceront à servir plus régulièrement le contenu Flash avec des technologies alternatives, l’utilisateur moyen pourra se servir du iPad avec plaisir. S’il n’est pas un ordinateur principal, le iPad est la machine qu’on consulte dans le salon en regardant la télé ou qu’on amène avec soi dans le métro et en voyage. Jusqu’ici, il est toujours dans mon sac !


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