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Bye, Bye Jean Charest !

Publié le 02 avril 2010 par Jclauded
Un politicien qui taxe est un politicien qui se fait battre. J’ai appris ce dicton populaire dans ma jeunesse et j’ai pu, depuis, le vérifier souventes fois. C’est bête, mais c’est comme ça.
Le budget du Québec que vient de présenter le gouvernement libéral de Jean Charest m’a choqué car il est simpliste et manque d’imagination. Tout-à-coup, il semble que le Québec soit en plein désarroi financier et le remède, c’est d’imposer des taxes, des taxes et encore des taxes. Pourtant, il n’y a pas très longtemps, c’est le même gouvernement qui nous assurait que le problème du déficit n’était pas si important puisque par rapport au PIB, la dette accumulée avait diminué depuis la venue au pouvoir des libéraux et qu’elle serait éventuellement remboursée en grande partie par le Fonds des Générations. Et c’est vrai !
Influencé par le groupe des « lucides » et par une série d’économistes, qui sont venus à tour de rôle sur la place publique faire leur petit numéro de peur, le PM Jean Charest a décidé tout-à-coup de nous engager dans le grand saut de l’élimination du déficit et de la réduction de la dette, comme si rien n’était fait. Il est rare de voir un politicien faire sciemment une telle bêtise électorale. Ça prend un « courage politique » hors de l’ordinaire. Si le Québec est si mal-en-point et l’avenir financier de notre province vraiment menacé, Jean Charest mérite notre admiration pour prendre enfin le taureau par les cornes afin de maîtriser la situation, tout en mettant en péril les chances de réélection de son parti.
Ces nouvelles taxes sont prématurées. Pour les faire accepter, le premier ministre promet que le gouvernement fera un effort pour couper dans les dépenses et deviendra plus économe et efficace. C’est ce que d’innombrables observateurs, dont votre humble serviteur, réclament depuis longtemps. Le ministre des finances évalue que ces actions gouvernementales résulteront dans des économies qui représenteront 60% des argents nécessaires pour effacer le déficit, le reste venant des nouvelles taxes. Peu de personnes y croient. Pour montrer sa bonne foi, que le premier ministre entreprenne d’amincir le gouvernement et, qu’ensuite, vienne en faire la preuve aux Québécois et Québécoises. À ce moment-là, nous serons davantage prêts, en toute connaissance de cause, à fournir l’effort collectif requis pour compléter la tâche tout en protégeant les plus démunis, les ainés et les jeunes.
Les dépenses gouvernementales augmentent d’année en année. C’est inévitable, comme nous le démontrent les coûts pour la santé. Mais les revenus aussi grimpent. Le malheur, c’est que durant les dernières années, le gouvernement du Québec s’est engagé dans une orgie de dépenses invraisemblables et souventes fois dans des domaines où il n’avait pas à intervenir. Il nous a donné l’image de ne refuser aucune demande d’octroi pour des activités de toutes sortes et aucune demande d’aide financière pour des projets qu’il justifiait en les qualifiant de créateurs d’emplois et d’ajouts à la croissance (même si cela était souventes fois fortement discutable). L’argent n’était pas un problème…
Notre gouvernement a fait le contraire de ce que chacun d’entre-nous fait dans ses affaires personnelles ou dans ses entreprises. Si nous avons des problèmes financiers, nous nous assurons de vivre selon nos moyens. Au contraire, le gouvernement de Jean Charest a autorisé, entre autres, la réalisation d’innombrables bâtiments et d’infrastructures de toutes sortes, que ce soit dans le domaine public, sportif, culturel, social ou autre, dont il finance la très grande partie et qu’il aurait pu remettre, en partie, à plus tard. Une chose certaine, ce fut bon pour l’économie du moment mais pas pour celle de l’avenir, mais surtout bon pour le parti libéral qui s’est maintenu au pouvoir d’élection en élection. Où était, à ce moment-là, le courage politique de faire ce qui devait être fait pour assurer la bonne santé financière future de notre gouvernement québécois ?
J’ai toujours admiré la brillante et longue carrière politique de Jean Charest. Récemment ses nombreux voyages à l’étranger et l’audace inhabituelle et surprenante qu’il vient de démontrer en présentant ce budget injuste, qui fera si mal au Québécois moyen, me laissent croire qu’il s’en va. Je ne serais pas surpris de le voir bientôt quitter la politique. Il a donné ce qu’il avait à donner à sa province et a généralement bien fait. Relativement jeune, il a le droit de viser une brillante carrière d’avocat qui l’attend sûrement dans une des grandes études légales de Montréal où il gagnera très bien sa vie. Serait-ce cette possibilité qui explique son « courage politique » actuel, étant donné qu’il n’aura pas à faire face à nouveau à l’électorat?
Claude Dupras

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