Madame,
Le site de RFI sur Internet invite les auditeurs à vous faire part de leurs réactions, à l’écoute des émissions de votre radio.
Je n’ai pas de mot plus modéré que celui de mon indignation en entendant l’émissioin (« radioscopie » ?) d[e samedi dernier] consacrée à l’immigration.
J’avais ressenti la même il y a quelques semaines avec une émission sur le logement.
Je ne comprends pas que, sur des problèmes de société aussi graves, aussi compliqués, aussi douloureux, une radio « de service public » s’exprime avec cet amateurisme, cette superficialité, cette partialité, et se contente de faire intervenir des témoignages sélectionnés pour leur intolérance.
Votre devoir (je serais heureux de connaître le libellé de votre cahier des charges sur ce point) de radio « de service public » est de pédagogie, d’explication, d’objectivité, de mesure, et non pas d’excitation, de sectarisme et d’incitation à la haine.
Je vous adresse copie ci-après de mon courriel de ce matin à certains de mes amis, auxquels je serais heureux de faire connaître votre réponse, dont je vous remercie à l’avance.
Il est agréable pour le citoyen français (et accessoirement le contribuable) de savoir qu’il finance à 100 % des antennes dont l’activité principale est d’exposer à leurs auditeurs le manichéisme le plus arriéré : il y a en France une catégorie dominante, constituée d’immondes : ce gouvernement, ces dirigeants, cette majorité, ramassis de nazis, de sadiques, de cyniques. De l’autre côté, tout le reste, c’est-à-dire les martyrs, les bien-pensants, les victimes, les gentils, les militants de gauche, les innocents écrasés par le pouvoir en place.
Le samedi matin, RFI, radio « de service public », destinée, comme son nom l’indique, à l’étranger (et surtout l’Afrique) diffuse des émissions d’une remarquable objectivité, veillant à l’équilibre des opinions invitées à s’exprimer.
Ainsi, récemment, une émission sur le logement, avec un tour de table exclusivement composé de « Droit au logement » (DAL), des « Enfants de don Quichotte » et autres associations qualifiées pour clamer les habituelles litanies sur les méchants riches et les pauvres opprimés… ce qui dispense de réfléchir sur les solutions à la crise du logement.
Ainsi, ce matin, sur le problème de l’immigration, les invités sont les seules Cimade et une autre association bien pensante « Cette France-là », pour décrire la situation et la politique du gouvernement à peu près dans les mêmes termes que les déportations, stalags et persécutions des pires totalitarismes. Ces propos étant destinés principalement à des auditeurs africains.
Le service public « à la française » mérite toute notre considération (et nos impôts).
Philippe Galy
