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Derrière le SarkoCircus.

Publié le 31 mars 2010 par Hermes
Derrière le SarkoCircus. Ainsi le SarkoCircus se transporte-t-il à New York et on peut déjà s’attendre à une couverture médiatique en rapport avec l’importance de l’événement. Pensez donc, le couple présidentiel ira dînerà Washington, après tant d’autres, chez les Obama ! Maîtres du monde et épouses glamour, tout sera bon pour l’indigestion d’images.

Images toujours et hommages encore quand la médiocratie peine à prendre l’air du temps ou bien attend les ordres pour se mettre d’accord sur le canasson qui viendra remplacer l’ancien fringant étalon.

Images ! Qu’importe l’être quandil n’y a que le paraître. Et que le bon peuple se gave d’un spectacle qui le fascine et qu’il rejette à la fois. Triomphe de l’apparence qui se heurte à un désir enfoui d’invisibilité. Obscénité ou puritanisme, tels seraient ces extrêmes entre lesquels nous louvoyons dans un désir malsain de voyeur ou une exigence morale. Or c’est le pire que le sarkozisme aura flatté, ce qui conduit à cette pulsion pusillanime du recroquevillement sur soi, à cette peur de l’Autre. L’instinct contre la Raison et, surtout, la mise en scène d’un spectacle de Cour en lieu de politique.

Le pouvoir paye aujourd’hui cet exhibitionnisme qui humilie le citoyen devenu spectateur obligé. Sarkozy est rejeté pour l’obscénité d’un ego qui fait tache sur la fonction présidentielle : On n’élit pas un homme mais un symbole, non pas de la chair, du quotidien, du réel mais du mythe, de l’éternel, de l’Idéal. D’un côté De Gaulle ou Mitterrand, de l’autre Sarkozy.

Mais derrière l’hyper-réalité, rien n’est possible sinon l’inflation de l’image condamnée à son effet boule de neige jusqu’à l’avalanche qui engloutira tout. C’est pour cela que le SarkoCircus continuera jusqu’à ce que quelqu’un mette un terme au spectacle. Ce quelqu’un qui sait déjà quand, où et comment la fin est programmée.

Car la visibilité extrême, en nous aveuglant, ne fait qu’accroître la part de l’ombre qui partage le pouvoir.

La visibilité, à l’instar des statuaires monumentales et des icones de la propagande, n’est pas là pour entraîner l’adhésion mais pour faire illusion. Comme le magicien qui donne à voir sa main droite pour cacher ce qu’il trame de la main gauche.

Le visible, l’hyper visible est ce mur auquel le peuple spectateur se heurte quand bien même, réduit à l’état de fantasme, il déborde sur notre quotidien. Ainsi en va-t-il de ce qu’ "on " nous donne à voir : Ici des burqas quand elles ne sont guère visibles dans le réel ou bien, à l’inverse, ce qui est trop visible n’est jamais montré comme toutes ces publicités qui salissent notre environnement. Toute cette pollution de l’âme et de l’esprit par tous ces panneaux en ville ou à la campagne, tous ces ensembles commerciaux péri-urbains, carcéraux, uniformes, dont les signes redondants résonnent comme autant de marques totalitaires.

Et que dire de ces rangées d’éoliennes qui, pour des raisons strictement financières, régimentent nos paysages, détruisent toute idée de passé et de patrimoine. Car c’est bien l’Histoire qu’il s’agit de détruire. On met Koons au Palais de Versailles. On met un clown à l’Elysée. L’hyper visible là encore fait écran. Jusqu’à ce que l’écran se déchire.
Et, derrière, la vérité apparaît: Où est la nature ? Où est la cohérence du temps et des hommes ? Où est le vivant ?


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