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Monsieur le Président de pas tous les Français.

Publié le 31 mars 2010 par Hermes

Monsieur le Président de pas tous les Français,
Certes nous vivions sans doute dans une fiction qui voulait que le Président de la République, une fois élu, aurait reçu cette forme d’onction républicaine qui le plaçât hors des escarmouches politiciennes. De tout temps, il n’en fut rien mais le symbole, pour autant qu’on le respectât dans les formes, avait valeur de contrat moral, d’une limite à ne pas transgresser.
Celle-ci a pourtant été franchie quand le Président s’est, à plusieurs reprises, directement impliqué dans la vie d’un parti politique en s’assumant comme son chef naturel.
Ce faisant, il a divorcé avec l’esprit – et la loi – de la Ve République. Sans doute pourrait-il dire désormais, comme il l’avait déjà fait en annonçant qu’il nommerait désormais lui-même le patron des chaînes publiques, qu’il préférait cela à l’hypocrisie. Traduction : le cynisme de la main de fer là où se hasardait la désinvolture du gant de velours.
Comme si tout cela n’était pas vain, dépassé, comme s’il avait encore les moyens réels de ses désirs alors que tout se dérobe à ses pieds. Comme si le masque avait encore quelque utilité quand la vérité, chacun la connaît désormais. Le compte à rebours a commencé . Chaque jour, le choc de l’aiguille résonne davantage, les médias amis distillent déjà le poison, les dissidences s’insinuent. Ce sera à qui sera le premier à pouvoir dire : « Je l’avais bien dit. Je n’y étais pas ! »
Ça ne vous rappelle rien ? Éternelle France de ses collabos et de ses résistants, parfois les mêmes. Pas toujours heureusement. Mais ce sont ceux-là qui ont rayé les vitres de l’histoire, ceux-là qui ont permis que dans ce jeu de dupes, d’opacité et de duplicité on en arrive à voir des antisémites partout, des racistes partout, des beaufs et des blaireaux partout, des anti-islamistes partout. Coupables, tous coupables. A cet effet le livre de Yann Moix « La Meute » est la saloperie du siècle : Polanski ? C’est Dreyfus … S’attaquer à Polanski ? C’est être antisémite. Faut-il continuer ?
N’étant pas « de tous les français », Monsieur le président, vous n’avez plus aucune légitimité. Malgré tous vos conseillers, tous vos moyens financiers, toute votre police, tous les moyens de l’État… que vous ne le sachiez pas est consternant. Certes vous avez été élu mais, symboliquement, il vous aura manqué le sacre… L’un l’aura obtenu au Panthéon, un autre lors d’un discours fort, voire en tapant sur le cul d’une vache.
Vous, vous ne faites que courir après un destin comme si vous craigniez de voir que derrière vous il n’y avait que cendre et oubli. L’Histoire s’est refusée à vous. Pouvait-il en être autrement ?
Vous n’aviez pas même la grandeur de vous y soumettre quand vous ne pouviez pas même l'atteindre. De la même manière vous n’aurez pas la grandeur de partir avant le déshonneur de rester dans ce marécage où vous vous embourbez quand vous n’êtes que l’homme du présent.
Ce qui, en politique, est le pire.

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