Magazine France

Emploi, Travail, Profit.

Publié le 13 avril 2010 par Marx

texte publié en 2007 et d'actualité, au moment ou la droite veut casser les retraites. ce texte permet d'élargir les véritables enjeux de la réforme des retraites

  Nous sommes arrivés à une période de l’histoire du Capitalisme où il n’y a jamais eu autant de bénéfices réalisés par les grands groupes. L’accumulation des richesses a atteint un niveau jamais égalé , par l’activité humaine. Dans le même temps, ces entreprises perçoivent des sommes colossales d’aides publiques , directes et indirectes, supérieures aux coûts de la fonction publique. Pourtant, ils nous expliquent que cela est encore insuffisant , malgré un rapport Capital-Travail , chaque jour plus favorable au capital. Sous prétexte, bien sur, de favoriser l’emploi.
  Le chômage se maintien dans la durée( la plus longue depuis le début de l’ère industrielle) et dans sa masse, quasi permanente, à quelques variantes près, selon les pays et les modes de calcul. C’est après le premier choc pétrolier(qui n’en est pas la cause) que débute sa progression, pour rester à un niveau élevé depuis un quart de siècle. C’est à partir de là que commence à s’inverser le rapport Capital-Travail.
  Le chômage, c’est une réalité très concrète pour des millions de femmes et d’hommes. C’est une souffrances pour les familles et les proches. Ce n’est pas seulement l’exclusion des parents mais aussi des enfants, parfaitement capables de ressentir les situations difficiles. Ce n’est simplement, des courbes, des graphiques où des statistiques extérieures à la vie sociale et économique. Pour le capitalisme c’est un stockage à bon compte, d’une réserve de main-d’œuvre,un moyen de peser sur le prix de la force de travail, manuelle où intellectuelle. C’est une mise en concurrence, comme pour toute autre marchandise. Et les mesures prises pour lutter contre ce fléau, sont plus de nature caritatives que sociales. Elles ne coûtent rien au capital, pour maintenir son stock. Elles sont le fruit de la solidarité entre salariés, au travers des cotisations prélevées à cet effet, sur le salaire direct et indirect, et incluses dans le coût de revient du produit et du service. Prélevées au même titre que toutes les cotisations qualifiées de charges par le patronat.
Quand la droite et le Medef nous expliquent que le travail coûte trop cher, c’est bien du prix de l’emploi de la force de travail individuelle et collective dont il s’agit. Il y en aurait-il trop en activité ? C’est bien le coût en général qui est mis en cause.
  Comment vouloir, à la fois, faire baisser le prix du travail et annoncer des politiques pour l’emploi, si l’enveloppe ou la part du travail consentie, tend à la baisse relative ?
Comment maintenir les solidarités entre générations avec moins ou sans cotisations sociales ?
Comment indemniser le chômage sans la solidarité des cotisants ? Comment capitaliser pour se prémunir, si le salaire permet à peine de vivre ou de survivre ? Comment consommer et régénérer la force de travail , si les moyens qui le permettent sont insuffisants ? La baisse ou la suppression des cotisations patronales, c’est la baisse ou la suppression du salaire indirect, c’est donc la spoliation du travail et du travailleur au profit du capital.
   C’est au nom de la concurrence internationale, à laquelle les salariés devraient s’adapter, mais pas les actionnaires. Comme quoi , la mondialisation libérale, c’est au travail de la financer et d’en payer le « tribu » aux féodalités de l’argent. C’est la nécessaire modernité d’un monde ouvert, nous dit-on. Comme si le vol et le racket étaient des notions modernes ou nouvelles, si ce n’est leur importance jamais égalée depuis l’avènement du capitalisme financier.
Cher, le travail ? Alors qu’il est à la base de toute richesse. Les profits exorbitants, ne le sont-ils pas, chers ?
Pour concurrencer la main-d’œuvre asiatique, il faut coûter moins cher. Pour cela il faut gagner moins, travailler plus, ne pas avoir de congés, ne pas avoir de retraite ni de sécu, pas de droit de grève. En fait aucun droit et subir plus d’exploitation. Une fois l’égalité, tirée par le bas, qui pourra consommer pour absorber ce qui a été produit ?
Sans droits rien ne sépare un salarié pauvre d’un esclave entretenu. Oui, l’emploi a un prix, c’est d’abord celui de la force de travail en activité, dans la dignité et dans le droit. C’est aussi le prix de la différence fondamentale entre le citoyen et le sujet.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Marx 5157 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte