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L'état est incompétent en matière d'urbanisme maritime !

Publié le 14 avril 2010 par Bil

Cité du soleil.JPGOn connaît depuis jeudi 8 avril la liste des zones, où toute habitation existante devra être détruite. Elles ont été présentées aux habitants concernés...et les réactions ne se sont pas fait attendre.

Au total, près de 1.400 parcelles seront rendues à l'état naturel en Charente-Maritime et en Vendée. 1.510 maisons doivent être détruites, dont 915 en Vendée et 595 en Charente-Maritime, selon les chiffres des deux préfectures.
La définition des zones a été réalisée selon une méthode établie au plan national et appliquée de façon "homogène" combinant plusieurs critères dont:

- La hauteur et la vitesse de l'eau constatées pour chaque zone lors de la tempête ;
- La proximité d'un endiguement, exposant certaines habitations à une inondation brutale ;
- La topographie des sites lorsqu'elle aggrave les effets de l'inondation (cuvettes...) ou rendent impossible les évacuations d'urgence;
- La possibilité de se protéger, par l'aménagement des bâtiments exposés (refuge dédié) ou l'établissement de zones de repli accessibles par des chemins hors d'eau.

Au terme de cette étude, deux types de zones ont été identifiées :

- Les « zones noires », présentant un danger avéré de mort. Près de 600 logements ont été classés dans cette catégorie en Charente-Maritime et pour lesquels les habitants devront être relogés ;
- Les « zones jaunes », présentant un risque pouvant être maîtrisé par des prescriptions complémentaires. Ces zones devront faire l'objet d'un programme de protection sur la base de systèmes d'alerte et d'évacuation, de prescriptions techniques sur les bâtiments ou de protections collectives. Ce programme sera établi rapidement et sa mise en œuvre suivie avec la plus grande rigueur.

Enfin des « zones orange » nécessitent une expertise complémentaire dans un délai d'un mois pour être classées noires ou jaunes.

Indemnisation

L'Etat rachètera les maisons dans ces zones mais combien les sinistrés peuvent-ils espérer ? 250.000 euros par maison en moyenne, répond le président des sociétés d'assurance. Un budget de 300 à 400 millions d'euros est prévu, tiré du Fonds Barnier qui indemnise les victimes de catastrophes naturelles.
Sur France 2, le secrétaire d'Etat au Logement Benoist Apparu a assuré vendredi 9 avril que ceux dont les habitations classées en "zones noires" sont vouées à la démolition, seraient indemnisés "totalement". "On va prendre en charge l'ensemble du coût de la maison, y compris le terrain, le foncier, et on va indemniser les gens sur la valeur de la maison avant la tempête, bien évidemment".
"On payera bien évidemment à l'amiable", a-t-il ajouté.
Quant à ceux qui ne voudront pas partir, "on va essayer de regarder famille par famille comment on peut les accompagner dans leur nouveau projet de logement, le plus individuellement possible", a poursuivi M. Apparu.
En dernier recours, "on a -ce que je souhaite éviter - des procédures d'expropriation possible", a-t-il ajouté.

La messe est dite. Mais les services de l'état ne sont, en la matière, pas infaillibles et des solutions alternatives existent.Essayons de compléter la sentence ministèrielle.

Cité du soleil 2.JPG
Le zonage

Tout d'abord il appartiendra de modéliser les effets maritimes en tenant compte de l'historique ; il semblerait que le premier découpage soit relativement arbitraire; il est certain que l'appréciation initiale est "grossière" permettant ainsi une négociation parcellaire plus fine au cours du mois à venir.

Les prescriptions

L'on peut s'étonner à ce stade de l'absence de prescription quant à l'obligation de démolition avec trois niveaux d'interventions :

  • une urbanisation ordonnée comportant la démolition de l'existant , la remise en forme des terres et des infrastructures suivant le modèle hollandais (voir réalisation à New Jenfeld ici )
  • une autorisation de construction de logements individuels groupés comportant un vide sanitaire ou une réhausses éventuelles des constructions  (les habitations sur pilotis restent une éventualité technique inexploitée); cette solution apporte une alternative à la migration sur des terres fertiles.
  • une alternative sur du logement collectif dense moins couteux à produire et permettant une intégration en peigne à l'intèrieur des terres

Les renforcemens de protection

Les bataves, coutumiers des réalisations  dérrière les polders, développent diverses solutions techniques permettant la réalisation de village entier sur la mer et dans les terres en zone protégée derriere des canaux et bassins tempons.

Par méconnaissance nos ingénieurs sont aujourd'hui totalement dépourvus d'alternatives et les propositions de démolition et déplacement des sinistrés sans autre forme de réflexion est du niveau zero de l'urbanisation.


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