Magazine Société

Chasser les Massaïs pour créer des parcs naturels, une pratique courante en Tanzanie

Publié le 14 avril 2010 par Thedailyplanet

Si vous aviez comme projet de voyager en Tanzanie pour faire du safari et profiter de la protection du quart de son territoire naturel, cela se fera au détriment du peuple Massaï. En effet, au nom du développement de son tourisme, ce pays n'hésite pas à expulser violemment de leurs terres des dizaines de milliers de personnes faisant partie de ce noble peuple ayant toujours fasciné les aventuriers de tout temps.

Tout a commencé en 1959, lorsque le gouvernement colonial britannique a décidé de transformé la plaine de Seregenti en une réserve naturelle interdite aux humains. Les clans avaient alors accepté de quitter la plaine pour s'installer sur les plateaux volcaniques du Ngorongoro. Mais en 1961, lorsque la Tanzanie gagna son indépendance, elle créa de nouveaux parcs naturels. En 1973, le gouvernement au pouvoir revint sur l'accord entre les britanniques et les Massaïs en les chassant du plateau du Ngorongo, tout en leur interdisant de parler la langue de leurs ancêtres et de porter leurs costumes. 70% de la communauté Massaï vit en-dessous du seuil de pauvreté, 15% des enfants n'atteignent pas l'âge de 5 ans, la majorité de ce peuple est devenue analphabète.

300000 touristes viennent tous les ans dans la région générant ainsi 7 millions d'Euros de recettes. Et la corruption en Tanzanie est malheureusement omniprésente et généralisée. Thomson Safaris, une entreprise de tourisme "éthique" (primée d'ailleurs par de nombreuses ONG environnementales) basée dans le pays est liée de très près à ces violations des droits de l'homme envers la population Massaï. Le gouvernement tanzanien n'hésite pas aussi à créer des réserves de chasse pour de riches étrangers à l'intérieur de ces réserves. Tout Massaï rodant dans les parages est au mieux emmené au poste de police le plus proche... au pire abattu.

Dernièrement, un homme de la tribu est mort écrasé intentionellement par une voiture après s'être fait tiré dessus. Les femmes et toutes les personnes qui s'opposent à l'expropriation des terres sont passées à tabac par la Full Force (les forces spéciales de la police en Tanzanie). Faire des enquêtes d'investigation sur l'oppression du peuple Massaï peut se révéler aussi dangereux: dernièrement, le journaliste néo-zélandais Trent Keegan a été assassiné en 2008 lors d'un simulacre de viol à Nairobi.

Tout cela se fait dans l'indifférence générale la plus totale. Dans l'un des derniers endroits préservés sur cette planète, on ne se rend pas compte que certaines préservations se font sur le sang d'un peuple tout entier qui souffre pour le plaisir de quelques-uns.

Neo Anderson, The Daily Planet


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Thedailyplanet 56 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossiers Paperblog

Magazine