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Quelques réflexions au débotté

Publié le 15 avril 2010 par Gezale
Dans un entretien avec un journaliste de La Dépêche, le maire de Louviers affirme que «le Pire est derrière nous». Comme dirait l'autre, tout dépend du côté vers lequel on regarde. Il justifie à nouveau les augmentations d'impôts même s'il reconnaît que le matraquage de l'an dernier s'est soldé par un excédent et donc…un abus de précaution. Il défend bec et ongles la Villa Calderon car il sent bien que cet investissement d'un montant très élevé peut être considéré comme excessif en période de crise. Certes, plusieurs collectivités ont mis la main au portefeuille mais cet argent reste de l'argent public. Quant aux ateliers d'artistes, il faudra nous expliquer qui en est gestionnaire et qui en assume l'usage.
Les dépenses nécessaires à l'isolation des bâtiments communaux ne sont pas «électoralement payantes» remarque le maire, car elles ne font pas rêver. Mais elles deviennent plus qu'urgentes et indispensables. Elles figuraient d'ailleurs en bonne place dans notre programme municipal de 2008, nous ne pourrons donc que les approuver.
Les cardinaux ne sont pas tous au fait des complexités de la vie sexuelle des humains. L'un d'entre eux, parmi les plus prestigieux, vient de jeter dans le même sac pédophilie et homosexualité. Pourquoi déclarer cela ? Parce que des études menées par des psychiatres, affirme ce prélat, font le lien entre la préférence homosexuelle et des conduites pénalement répréhensibles. Décidément dans l'Eglise de Benoit XVI, certains disent beaucoup de bêtises tandis que d'autres les commettent. Le cardinal Bertone est tout de même revenu sur ses propos pour assurer qu'il évoquait seulement la situation des prêtres ! le célibat des abbés restera intangible. On ne peut pas à la fois aimer Dieu et une femme ou un homme !
Ségolène Royal monte au front avec les sinistrés de la tempête Xynthia. Elle considère que le périmètre qui entoure les zones où les destructions d'habitations ont été programmées ont été trop vite et trop mal étudiées. Elle proteste également contre la rapidité et la brutalité des annonces. Celle qui a déposé à l'INPI l'expression l'«ordre juste» confirme que ce gouvernement est plutôt un adepte du désordre injuste. Pourquoi telle maison non sinistrée devra-t-elle abattue ? Pourquoi telle autre, avec les pieds dans l'eau, sera-t-elle sauvée de la démolition ? François Fillon a eu raison de préciser que les sinistrés pourront toujours se tourner vers la justice. L'Etat de droit ne se discute pas. les juges pourront même établir le montant des indemnités ! On pense à ces maires, fort imprudents, déçus de la potentielle perte des taxes et de l'atteinte à l'image de leur station touristique. Vous avez dit La Faute ?
Travailler plus et gagner moins. Voilà ce qui attend les jeunes générations. Dans le cadre des discussions sur l'avenir des retraites, on entend le gouvernement et les patrons entonner la même chanson : allongement de la durée du travail jusqu'à 65 et pourquoi pas 70 ans ! Droits à pensions minorés…
Martine Aubry va certainement proposer, au nom du Parti socialiste, de trouver de nouvelles sources de financement. J'en ignore, aujourd'hui, le mécanisme mais je ne serais pas surpris d'apprendre que les socialistes proposeront d'autres formules que les seules cotisations sociales. Pour les salariés, il s'agit de cotisations, pour le MEDEF, il s'agit de charges. Les mots ne sont jamais neutres.
Le caillassage des bus continue à Tremblay-en France. Même suivis par des cars de CRS, les transports en commun, les sapeurs-pompiers, tombent dans des guet-apens…Je conseille vivement à mes lecteurs de lire l'ouvrage de Luc Bronner (La Loi Du Ghetto ; Enquête dans Les banlieues françaises, Editeur : Calmann-Levy). Ce journaliste a passé beaucoup de son temps dans les quartiers dits populaires, dits sensibles, qui ne sont en fait que des ghettos où il existe donc un intérieur et un extérieur, des autochtones et des étrangers, des bandes, des caïds…Il raconte par le menu la vie des habitants de ces quartiers. Edifiant !
Claude Dilain, invité du Grand Journal de Canal Plus hier, maire PS de Clichy-sous-bois, très attentif à l'évolution des quartiers de sa ville affirme que le ministre de la ville devrait être le Premier ministre lui-même. Actuellement, les quartiers sont délaissés, abandonnés à leur triste sort. Il craint le pire. Et ce ne sont pas les caméras de Brice Hortefeux ou celles de Franck Martin qui changeront quoi que ce soit à la situation de paupérisation et au sentiment d'abandon de Français qui ne se considèrent pas tout à fait comme les autres. N'est-ce pas là qu'on recense une très forte abstention lors des dimanches d'élections ?

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