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Happy Few

Publié le 14 avril 2010 par Fabrice @poirpom

Rentrer chez Mateo se fait obligatoirement de profil. Pour éviter de se casser le pied contre le frigo ou de se luxer une épaule contre le mur. Atterrissage en catastrophe dans le salon. Où Mateo bulle à plein régime dans son hamac. Dans un sursaut épileptique, il roule jusqu’au casse-pieds. Le frigo.
Gerwurtztraminer. Le péché mignon de Mateo.
Ses verres sont larges. Ses doses sont efficaces. Débriefings après quelques gorgées : rythmes de vie tranquilles, seuils de pauvreté personnels acceptables, curiosités en première ligne. Rêvasseries en tous genres.
Là, c’est Tokyo. Là, Paris. Madrid. Paris, encore. Encore Tokyo…
Mateo s’enflamme depuis quelques semaines. Un peu partout dans ses poches, sacs, placards et tiroirs, il y avait, depuis des années, des pellicules. Par dizaines. Rembobinées. En sommeil.
Et 2010 est arrivé. Bonne année. Direction la chambre obscure poussiéreuse dans la cave de Man-man. Bonne résolution. Volonté de fer. Sereine obsession. Besogne quotidienne. Puis sélection drastique. Et tirages, enfin.
Et Tokyo, Paris, Madrid apparaissent. Des gueules surtout. Fatiguées. Des valoches occulaires, des regards absents, des nez qui plongent. Mateo immortalise un grand classique souvent savoureux. Le quidam qui file au turbin dans une limousine 2ème classe. Le péquin qui pique du nez devant sa feuille de chou. Le coup de barre de la population active dans les métropolitains du monde.
Un verre de vin et les photos d’un pote. La meilleure expo du monde. Avec commentaire audio. Gratuit pour les amis et les chômeurs. Inaccessible aux autres.
Happy few.


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