Magazine

Jan Vormann est né en 1983. Allemand d’origine, bricoleur...

Publié le 12 avril 2010 par Fabrice @poirpom
Jan Vormann est né en 1983. Allemand d’origine, bricoleur...

Jan Vormann est né en 1983. Allemand d’origine, bricoleur par expérience, artiste à la con sur le CV.
En 2007, il est invité en Italie au 20 eventi, festival d’art contemporain à Sabina, région située au nord de Rome.
Vas-y, fais un truc. Des tartampions viennent du monde entier voir vos pizzas contemporaines. Fais un truc.
L’ami Jan est bien emmerdé. Sa créativité des dernières semaines se limite à des ronds, dessinés au stylo bille sur les serviettes en papier d’un MacDo berlinois. Et le voilà catapulté comme un con dans la pampa italienne.
J’vais pas faire des ronds quand même. J’vais m’faire taper.
Pour noyer ses angoisses, il passe ses soirées à siffler du Jaja rital, doux et chaud comme le popotin d’une ragazza. Il s’effondre au petit matin, puant et repu. L’après-midi, lorsqu’il émerge douloureusement, il va traîner sa gueule de bois dans les ruelles de Bocchignano,  un bled du coin, délabré comme une mère de mafioso le jour de l’enterrement de son rejeton.
Et Tyler Durden dit: Même la Joconde subit les outrages du temps.
La gueule de ruine du bled l’obsède. Des trous, des fissures. Pire que sa tronche au réveil, au lendemain d’une soirée jaja ragazza. Un vrai gruyère.
Son jeune âge et les réminiscences de l’enfance que cela provoque parfois lui soufflent une idée. Il taille la route vers Rome à dos de mule, trouve un magasin de jouets, le dépouille de toutes les boîtes de Lego qu’il y trouve, charge la mule et reprend la route vers le nord.
De retour au bled, il déballe sa came et entame un chantier, noble et digne. Il traque les trous du gruyère gris et les bouche avec ses briques en plastique. Rouge, jaune, bleu.
Et une petite famille avec 2,3 enfants, en vacances loin de l’agitation du monde, s’arrête, regarde et sourit.
2 parents en espadrilles +
2,3 enfants +
1001 briques de Lego +
1 artiste victime d’insolation =
Dispatchwork
De la restauration de patrimoine version bambino. De la gastronomie architecturale avec fraises Tagada et M&M;’s.
Et ses vacances italiennes deviennent un projet exportable. Tel Aviv, Berlin, Belgrade… Jusqu’à New York, plus récemment. Et une démarche qu’il tente de renouveler à chaque fois.
Faire un atelier, collectif et ludique. Partager avec ceux qui sont là. Et puis partir. Le temps qui passe s’occupera du reste.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Fabrice 1390 partages Voir son profil
Voir son blog