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Alone in the Dakar

Publié le 18 avril 2010 par Francisbf

Et voilà.

Je suis seul. Seul comme les pierres.

Alone in the dark. Le courant est coupé. Je suis dans une grande maison vide, avec trois chats, comme une vieille fille. D'ailleurs, ce n'est pas notre seul point commun. Je suis vieux. C'est officiel. J'ai dépassé le quart de siècle, je suis sur la pente descendante, je prends des poses languissantes sur le canapé, la lampe frontale me glissant sur le nez et la sueur entre mes épaules grasses. Et je râle sur tous ces gens qui pensent à mon anniversaire alors même que je l'ai viré de facebook pour pouvoir râler sur tous ces gens qui ne pensent pas à mon anniversaire.

On est comme ça, quand on est vieux, incohérent. Gâteux. On mange du quatre-quarts vautré devant une télé éteinte. On va chercher du saucisson, pour se dire que la vie vaut quand même d'être vécue, même seul, dans le noir, sans internet, le jour de son anniversaire.

Enfin, n'allez pas croire que je ne l'ai pas fêté, hein ! J'ai soufflé une bougie, ce matin. Pour pouvoir mettre la photo sur mon blog. C'est misérable.

La voilà.

P1060967.JPG

Je suis vieux. Je n'aime pas ça. J'aime encore moins les encore plus vieux qui me disent que je suis jeune. Je ne suis pas jeune. Un jeune, ça sort le samedi soir, à Dakar, quand ses logeurs sont partis en vacances au Cap Vert, et moi, c'est bien la dernière chose dont j'ai envie, de sortir. Je ferais bien du tricot, mais je ne vois pas mes aiguilles. Je ne vois que l'écran de mon fidèle portable, et je ne sais pas combien de temps la batterie tiendra. Je ne sais pas combien de temps je tiendrai.

Ca sent le sapin.

26 ans, putain. Je suis plus proche des trente que des vingt. Et je suis là. A rien foutre. Comme toujours.

Enfin, si. Je fais une note de blog larmoyante. Après tout, ça faisait longtemps. Et c'était l'occasion ou jamais. Si on peut pas geindre quand on est seul le soir de son anniversaire, à des milliers de kilomètres des gens avec qui on serait bien sorti se pinter la goule dans un bar parisien, je sais pas quand on peut le faire, merde.

En plus, y'a des moustiques. Ils sont de retour. Et je ne les vois même pas. C'est encore pire.

Enfin. Il y a toujours des raisons de positiver. Chaque année nous rapproche de la fin, après tout.

Bon. Il est 20h12, je crois que je vais aller me coucher. Et bravo à Grnx et Lucie de s'être souvenues (comment vous avez fait ?).


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