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Les écologistes à la croisée des chemins

Publié le 19 avril 2010 par Hmoreigne

 Poussée de sève chez les écologistes. La semaine dernière a été marquée par l’affrontement au grand jour entre responsables d’Europe Écologie et des Verts. Deux leaders, deux visions politiques et deux ambitions. Plus qu’un armistice, le cessez-le-feu conclu vendredi relève de la trêve fragile et peu durable. Au final, il ne pourra en rester qu’un sauf à maintenir deux formations politiques concurrentes.

Le bolidage a des limites. Les derniers succès électoraux des écologistes ont été largement permis par le trait de crayon de génie de Daniel Cohn-Bendit (DCB) qui a su donner avec Europe Écologie (EE) en octobre 2008 une enveloppe séduisante à la vieille mécanique des Verts et ses 8 000 militants. A l’image de parti brouillon miné par les chamailleries et les querelles de personnes, l’ancien agitateur de mai 68 a substitué celle d’une bande de copains porteurs d’une relation différente à la politique.

Pour perdurer, Europe Ecologie est obligé de se structurer. Jean-Michel Placé numéro 2 des Verts résume la situation en parlant d’EE : “Vous, c’est Désirs d’avenir ; nous, on est la colonne vertébrale et le chéquier“. D’où la nouvelle idée de DCB de créer une coopérative politique qui dépasserait le seul périmètre du parti des Verts pour mieux s’en affranchir.

Cette vision n’est évidemment pas celle de Cécile Duflot qui n’entend pas laisser les clés de la maison à un DCB enclin à jouer les coucous dans le nid des Verts. A charge pour elle de trouver le moyen de tirer profit du succès d’EE sans perdre son emprise sur le mouvement écologiste.

Pour conserver la main la secrétaire nationale des Verts est tentée de verrouiller la future structure par un montage dans lequel son parti détiendrait un noyau dur de blocage de 50 % autour duquel s’agrégeraient des satellites. Inimaginable pour DCB qui voit là l’expression d’une “vision passéiste”.

Dany le libertaire ne veut pas d’une organisation pyramidale et préfère s’inscrire dans un modèle du genre de celui développé par Ségolène Royal avec Désirs d’Avenir marqué par une relation directe entre le militant et le ou les dirigeants.

Rompus aux batailles d’appareil, aux méthodes staliniennes et aux équilibres fragiles, les Verts n’entendent pas se laisser imposer un nouveau chef en la personne de DCB au moment où semble s’achever leur période de vaches maigres. La stratégie en vue des présidentielles de 2012 constitue également une nouvelle source de divergences .

Présentée comme une solution à l’affrontement actuel, le recours au vote des militants en fin d’année dans un congrès de refondation ne fait que repousser un choix qui se traduira obligatoirement par la victoire d’un camp sur l’autre. Autant de déchirements qui dans l’immédiat contribuent au printemps du PS.

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