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La fin du début de la crise ?

Publié le 20 avril 2010 par Chapitre5.com

Liquidation de Bear Stearns en Mars 2007. Sa faillite est évitée de justesse. Wall Street est le plus fort. Et fait un top en fin d’année. Avec des super bonus pour les initiés.

Faillite de Lehman le 15/09/08. Krach sur les marchés, panique dans les media. Plus personne ne veut prêter à personne. Seules les banques centrales sont encore là pour refinancer les banques d’affaires qui n’ont pas de dépôts du grand public. Quant à savoir si on a besoin de banques d’affaires… Pour le citoyen de base, les Etats ont lancé de gigantesques plans de relance. A crédit. Bien sur.

Fin du 1er acte. La confiance est revenue nous répètent les media (en France ils appartiennent presque tous au CAC 40). Reste que les chiffres de la croissance des dernières 10 années en Occident sont truqués. Car fondés sur la consommation à crédit. Ca a permis de pallier la baisse réelle du pouvoir d’achat des salaires depuis le début de la récession, signalé par le krach de 2001. Les ménages US avaient maintenu leur train de vie en hypothéquant leur maison. En France et Europe du sud, on a fait du social sur déficit public; même chose, version socialiste.

Pourquoi cette baisse?

La réponse est géostratégique : les bas salaires de l’Asie lui donnent un avantage compétitif. Nous devrions donc réduire notre train de vie. C’est trop désagréable. Et les dirigeants du monde atlantique ont peur de révéler la réalité des finances publiques à leurs peuples; avec les dettes monstrueuses laissées aux jeunes générations. Pas plus courageux qu’en 1938 pour faire face au danger de guerre. Alors, ils font tous comme la Grèce: maquillage et bavardage. Mais ça ne prend plus. Les « spéculateurs » attaquent les plus faibles, comme font les prédateurs dans la savane. C’est même à ça qu’on les reconnaît. Les USA sont-ils sur leur liste ? C’est intolérable.

Début du 2nd acte.

Il faut donc trouver des boucs émissaires pour la baisse du niveau de vie qui doit s’accélérer à la mesure du faux pouvoir d’achat distribué par le crédit .Et diriger les réactions populaires vers des méchants. Les banques vont faire l’affaire. Aux USA, la SEC vient, spontanément, de découvrir les horreurs commises par Goldman et les autres qui vendaient du papier pourri au grand public, avant de le vendre à découvert. Comme pour les CDS grecs ces dernier jours.

Mais maintenant, le système financier a été consolidé. Le contribuable lui a recréé des fonds propres. On peut donc laisser les marchés baisser ; ce sera la faute des banquiers et on va en mettre quelques uns en prison. Comme dans la faillite Enron. Devant les caméras de la télé.

Au long de l’Histoire, les relations du Prince et du Banquier sont conflictuelles. Chacun a besoin de l’autre, mais le prince a le pouvoir de faire mourir le financier. Ca fait plaisir aux peuples. Mr. Obama a fait passer son projet de loi sur la santé, contre l’establishment financier. Il veut se faire réélire. Et protéger le $ contre les « spéculateurs ». Il s’attaque aux banquiers. Vieille histoire qu’un diplômé de Harvard connait sûrement mieux que notre président.

Et la remise en ordre des économies se poursuivra, plus vite aux USA que chez nous car ils sont moins socialistes. Mais comme en 1940, dans « la sueur, le sang et les larmes ». Comment faire autrement ? Nous serons heureux s’il n’y a pas de sang.

Non, la crise n’est pas terminée. Tous aux abris.


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