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Thaïlande: les manifestants reculent face aux menaces militaires

Publié le 20 avril 2010 par Aurelinfo

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L'armée thaïlandaise a menacé mardi d'ouvrir le feu sur les manifestants antigouvernementaux s'ils tentaient de forcer les barrages qui protègent le quartier financier de Bangkok, les poussant à renoncer à une nouvelle manifestation.
Les "chemises rouges" avaient appelé à une grande journée d'action contre le Premier ministre Abhisit Vejjajiva, mais n'étaient que 6.500 à la mi-journée, alors que le pouvoir ne cesse de durcir le ton, dix jours après des affrontements ayant fait 25 morts et plus de 800 blessés. Lundi matin, des milliers de policiers anti-émeutes et de soldats, dont beaucoup armés de fusils d'assaut, avaient pris position pour protéger le quartier de Silom, centre financier de la capitale, et empêcher les manifestants de perturber plus encore l'activité économique.
Mardi, le porte-parole de l'armée, le colonel Sunsern Kaewkumnerd, a indiqué que ses hommes feraient usage de leurs armes si les "rouges" tentaient de forcer les barbelés tranchants déployés à l'entrée du quartier.
"Les forces de sécurité commenceront avec des gaz lacrymogènes et s'ils ne peuvent stopper les manifestants, les soldats prendront des actions décisives avec des balles réelles", a-t-il expliqué. "Nous avons des informations venant du terrain selon lesquelles des +terroristes+ sont armés de grenades à main, de cocktails molotov et d'acide", a-t-il ajouté.
Peu après, les "rouges" ont annoncé faire machine arrière, préférant renforcer leurs positions plutôt que de manifester.
"Les +chemises rouges+ ne marcheront pas sur Silom parce que le gouvernement a déjà envoyé des dizaines de milliers de soldats armés", a indiqué Nattawut Saikuar. "Avant la grande bataille, nous devons renforcer notre camp car les militaires vont bientôt nous attaquer".
Des cannes de bambou ont été distribuées aux manifestants, comme arme de frappe et pour bâtir des barricades, et des pavés ont été amassés en prévision de possibles affrontements, ont constaté des journalistes de l'AFP.
"Si les autorités veulent nous disperser par la force, ils peuvent venir dès maintenant", a ajouté Nattawut. Les "rouges" occupent deux grands axes en croix, de plus de deux kilomètres chacun, où sont établis hôtels de luxe et centres commerciaux. Certains d'entre eux ont fermé, provoquant des pertes financières colossales qui exaspèrent les grands acteurs financiers du pays.
Ils ont installé dans la zone un véritable camp sous l'autorité d'un service d'ordre. Le long de tentes blanches montées sur structures métalliques sous le métro aérien, les manifestants trouvent nourriture, médicaments, coiffeurs et autres massages.
Le vice-Premier ministre Suthep Thaugsuban, qui s'est vu délesté le week-end dernier de la responsabilité du maintien de l'ordre au profit du chef de l'armée Anupong Paojinda, a pour sa part confirmé qu'une reprise en main de la zone était prévue.
 
"Le gouvernement fera respecter la loi, mais cela ne veut pas dire que ça va arriver aujourd'hui ou demain", a-t-il indiqué. "Tout sera fait avec attention pour minimiser les dégâts (...). Je ne peux pas dire quand".
Politiquement, la situation est au point mort.
Le Premier ministre refuse toujours de démissionner et d'évoquer des élections anticipées avant la fin de l'année. Les "rouges" considèrent Abhisit comme illégitime et au service des élites de la capitale, autour du palais royal. Dimanche, les "chemises jaunes" royalistes, ennemis intimes des "rouges", ont menacé d'intervenir si le gouvernement ne réglait pas le problème en sept jours. Une menace qui fait craindre un possible affrontement direct dans la rue entre les deux mouvements les plus puissants du pays.

 

Source : Le Point


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