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Kobo : un an après, retour d’expérience d’un professionnel

Par Ebouquin

Kobo : un an après, retour d’expérience d’un professionnelMichael Tamblyn, de Kobo Books, a réussi un bel exercice lors du BookNet Canada’s Technology Forum 2010 en résumant une année de développement dans le secteur du livre numérique, en seulement 40 minutes. Il passe en revue les erreurs commises par leur service mais aussi les réussites et leurs découvertes sur les comportements des consommateurs.

Tout d’abord, Michael Tamblyn indique que sa société a débuté en faisant deux erreurs. La première a été de promouvoir les formes courtes, de découper les oeuvres sous forme de chapitres et d’épisodes (d’où l’ancien nom de la société : Shortcovers). D’après leur expérience, les formes longues sont les contenus les plus lus en numérique. Sur les 5 ouvrages les plus téléchargés, trois font plus de 700 pages. Même sur un smartphone, la lecture est immersive, du moment que le contenu plaît.

La deuxième erreur vient de la structure de l’entreprise a ses débuts. En effet, l’organisation de l’entreprise n’était pas propice à la rapidité dans la mise en oeuvre des différents projets. Le numérique nécessite de l’agilité, les entreprises doivent agir comme des start-up. Ce nouveau domaine a généré ses propres règles : les sorties de nouveaux produits doivent être régulières et rapides. Pour cela, la start-up doit disposer d’équipes transversales capables de travailler sur toutes les étapes d’un projet, afin de gagner du temps et d’économiser des ressources.

Kobo : un an après, retour d’expérience d’un professionnel

Dans l’état actuel du marché, il convient d’étudier au plus près les comportements des lecteurs. La fiction domine les autres genres dans les téléchargements d’ebook. Le lecteur cherche à s’échapper par la lecture. D’ailleurs, c’est plutôt une pratique de fin de journée. Le matin est dédié à la lecture d’information tandis que le soir reste le moment de la lecture plaisir. Les éditeurs doivent s’adapter à ce modèle où le livre est en concurrence directe avec la lecture de flux RSS. Kobo a donc rapidement cherché à proposer une application pour chaque appareil sur lequel la lecture est possible. Un objectif : pouvoir emporter ses livres partout.

Kobo : un an après, retour d’expérience d’un professionnelOn l’aura compris, le segment des smartphones est essentiel si l’on ne veut pas se priver d’une partie du marché du livre numérique. Chez Kobo, 60% de ventes se font pour une lecture sur smartphone et 40% pour d’autres appareils (dont les lecteurs dédiés). Grâce à une levée de fonds importante (16 millions de dollars récoltés entre quatre investisseurs), Kobo va pouvoir accélérer ses développements est être présent sur tout type de produit. Pour un distributeur, la réalisation d’un écosystème complet et la clef pour un développement à long terme.

Et un écosystème ouvert ! Même si Kobo Books utilise les DRM d’Adobe, Michael Tamblyn vante les mérites de son interopérabilité. En soutenant ce format de DRM sur l’ePub, les fichiers vendus par Kobo sont compatibles avec la majorité des readers et smartphones disponibles sur le marché. Pour le patron de Kobo, adopter un modèle comme celui d’Amazon équivaudrait à être obligé de conserver une bibliothèque IKEA au risque de perdre l’ensemble de ses ouvrages.

Cependant, la présence de DRM est uniquement un choix issu des éditeurs qui à terme devrait s’en affranchir. Michael Tamblyn rappelle également le rôle des éditeurs dans la réalisation de fichiers de qualité. Bien souvent, les fichiers fournis sont mal optimisés ou bien tronqués obligeant ainsi le distributeur à effectuer un contrôle des fichiers à la place de l’éditeur.

Au sujet du gratuit, les équipes de Kobo Books ont mis à jour l’existence d’une catégorie particulière d’utilisateurs : les “freegans”, les consommateurs de contenus gratuits. Loin d’être néfastes au service, ces utilisateurs sont d’excellents promoteurs de la plateforme et cela même sans rien acheter. Le distributeur doit donc alimenter régulièrement son fond en texte gratuit de qualité pour satisfaire ces lecteurs. Même avec du contenu nouveau, l’auteur le plus téléchargé en ebook est Jane Austen. Des titres indémodables.

Au final, notre résumé livre les grandes lignes de l’intervention de Michael Tamblyn même si la conférence est à voir dans sa totalité, pour tous ceux qui s’intéressent de près au livre numérique, à ses pratiques et à son économie.

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