Magazine Environnement

Nature & découvertes se lance dans la comptabilité verte

Publié le 30 novembre 2007 par Dimitri Boulze

Depuis les débuts du capitalisme, le monde économique s'est attaché à définir un bataillon d'indicateurs économiques définissant ce que l'on appelle une performance. Performance certes... mais simplement économique, qui ne fait aucun cas des impacts sociaux et environnementaux de l'activité d'une entreprise. Paradoxe total, à l'image du seul indicateur que l'on entend à tous bouts de champ : le PIB... qui ne reflète plus grand chose dans des systèmes aussi complexes que ceux d'aujourd'hui.
Voilà quelques temps (moins de 10 ans), les législateurs se sont rendus compte qu'un travail similaire à celui de l'analyse financière pouvait être déployé dans les domaines sociaux et environnementaux. Ils ont commencé à l'appliquer aux sociétés cotées en bourse qui se doivent aujourd'hui de publier des rapports sociaux et environnementaux, basés sur des indicateurs précis, des analyses pour voir les tendances et refléter la performance environnementale et sociale des entreprises.
Vous devinerez que ce ne fut pas sans peine car bon nombre de groupes voulaient bien sortir des rapports développement durable, mais de là à effectuer un suivi sur des indicateurs, il y avait un monde... qui plus est, j'ai même entendu certains me dire, à l'heure ou je les assistais dans ces projets : "Mais concrètement, si je ne fais pas ce rapport , je n'aurai pas de sanction (entendre financières de la part de l'AMF) ? et comme mes actionnaires s'en fichent...on va se contenter de sortir un rapport fleuve tranquille...."
En d'autres termes, de quoi vous dégouter...
Heureusement, certains patrons et entreprises ont bien compris que plus tôt elles tiendraient cette comptabilité environnementale (notamment), plus elles seraient susceptibles d'innover en matière de stratégie. C'est ce dans quoi se lance aujourd'hui Nature & Découvertes, qui expérimente depuis plusieurs mois cette comptabilité verte. En l'occurence, il s'agit aussi de mettre en place une comptabilité carbone...
Comme dans le domaine financier, on commence avec un état des lieux qui ne s'appelle plus un "compte de résultat", mais un Bilan Carbone. Cet outil, élaboré par l'ADEME et JM Jancovici permet d'évaluer les émissions de gaz à effet de serre générées par toutes les activités de l'entreprise, depuis leurs consommations en interne (papier, électricité, etc...) mais en incluant aussi les activités indirectes de l'entreprise ( le transport généré, les matières premières nécéssaires à fabriquer leurs produits, etc...).
Cet exercice d'évaluation permet de mettre en lumière les postes les plus émetteurs; et en l'occurence, N & D s'est rendue compte que ses entrepôts étaient mal isolés et créaient pas mal de déperditions. En réaction, l'entreprise à investi 40 000 euros pour isoler son lieu de logistique et ce sont des gains de 20% sur sa facture de gaz, et 80 tonnes d'équivalent CO2 en moins qui ont été constatés sur les 6 premiers mois.
Autre exemple, le transport en avion était trop important, qu'à celà ne tienne, ils ont changé l'organisation des approvisionnements pour réduire le transport par avion de moitié et ont fait une économie de 50 000 euros et de 150 tonnes d'équivalent CO2.
Certains pourront toujours discuter de la futilité de la chose, mais on voit clairement que les entreprises pionnières qui se sont engagées dans un suivi de la sorte en ressortent gagnantes, car elles peuvent prendre des décisions en connaissance de cause et faire converger stratégie économique et stratégie environnementale. C'est un fait, les financiers ont trop souvent tendance à opposer les deux alors que bien souvent, écologie rime aussi avec économies, et ce à n'importe quelle échelle. Les tableaux de bord des entreprises du XXIè siècle comporteront des volets économique, sociaux et environnementaux.
Aujourd'hui, chez Nature & Découvertes les collaborateurs remplissent des notes de frais carbone et un "budget CO2" sera mis en place pour 2008. « Le directeur marketing aura son budget à ne pas dépasser : ses choix de fournisseurs, d’emballages, etc, devront impérativement prendre en compte leurs émissions de GES »,   affirme Emmanuelle Paillat (contrôleur en gestion et recrutée par l'entreprise pour ce poste). C’est donc le début d’un cercle vertueux qui mettra les entreprises volontaires à la pointe de l'innovation en matière de stratégie.
++ via metro.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Dimitri Boulze 71 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte