Nicolas Sarkozy, accusé par un ministre algérien de devoir son élection au "lobby juif", à quelques jours d'une visite d'Etat en Algérie, a jugé jeudi soir que l'incident était "clos", après une intervention du président Abdelaziz Bouteflika. "J'ai eu longuement le président Bouteflika au téléphone cet après-midi. Il m'a indiqué - ce sont ses mots - que ce qui avait été dit ne reflétait en rien la position de l'Algérie", a dit le chef de l'Etat français, interrogé sur TF1 et France 2."Je lui ai dit que je combattrai de toutes mes forces l'antisémitisme, l'islamophobie et toute forme de racisme. Je considère que l'incident est clos et j'irai en ami en Algérie", a ajouté le président de la République.
Dans une interview publiée lundi dernier par le quotidien algérien El Khabar, le ministre des Anciens combattants Mohamed Chérif Abbès avait accusé Nicolas Sarkozy de devoir son élection au "lobby juif, qui a le monopole de l'industrie en France". Jeudi, le secrétaire général de l'organisation des anciens combattants de la guerre d'indépendance algérienne, Mohamed Saïd Abadou, déclarait pour sa part dans ce journal que Nicolas Sarkozy ne serait pas le bienvenu en Algérie tant qu'il n'aurait pas présenté des excuses pour le passé colonial de la France.Abdelaziz Bouteflika s'est démarqué de ces deux responsables en déclarant à l'agence officielle APS que leurs déclarations n'engageaient qu'eux-mêmes et que la France était un "pays ami".
Nicolas Sarkozy a pour sa part déclaré que sa visite, lundi, mardi et mercredi prochains, serait marquée par la signature de contrats par des entreprises françaises. "Je pars en Algérie. Je vais ramener encore des contrats pour aider nos usines parce que le rôle du président de la République c'est d'être derrière les entrepreneurs de France, c'est de les aider", a dit le chef de l'Etat, de retour d'une visite d'Etat en Chine d'où il a ramené 20 milliards d'euros de contrats.
Selon des sources concordantes citées par l'AFP, quelque quatre milliards d'euros de contrats devraient être signés ou confirmés lors de sa visite en Algérie.Les plus importants ont en fait déjà été annoncés ces derniers mois. C'est le cas de la construction d'une usine pétrochimique par Total, pour 1,4 milliard d'euros et de la participation d'Alstom à celle d'une centrale électrique thermique de 1,3 milliards d'euros.