Europe. Un trafic d'uranium stoppé à la frontière hongroise

Inquiétant! Trois personnes ont été arrêtées par les polices slovaque et hongroise en possession d'urianiumn enrichi, qui aurait pu servir à la fabrication d'une bombe sale.

Les polices slovaque et hongroise ont annoncé  l'interpellation à leur frontière de trois trafiquants et la saisie de près d'un demi-kilo d'uranium enrichi. Le porte-parole de la police slovaque a précisé que l'opération avait été menée le long de la partie est de la frontière commune entre les deux pays, non loin de la frontière ukrainienne."Trois personnes ont été interpellées, deux en Slovaquie et une en Hongrie", a-t-il dit. Deux des suspects ont été arrêtés dans l'est de la Slovaquie et le troisième en Hongrie

En provenance de l'ex-Union Soviétique
La police slovaque a également déclaré que l'uranium suffisamment enrichi pouvait être utilisé dans la fabrication d'une "bombe sale"."Selon les premières informations, les matériaux auraient pu servir à fabriquer ce que l'on appelle une bombe sale", a dit le vice-directeur de la police slovaque Michal Kopcik au cours d'une conférence de presse à Bratislava."L'uranium radioactif est d'autant plus dangereux qu'il était sous forme de poudre", a souligné le porte-parole de la police en précisant que les produits devaient se négocier autour de 3.500 dollars le gramme, soit une valeur totale d'1,4 million de dollars pour la saisie. "La police surveillait vendeurs et acheteurs", a-t-il encore ajouté.
L'uranium proviendrait de l'ancienne Union soviétique, selon les premiers éléments de l'enquête, a indiqué la police.(source AP)  UNE FICHE WIKIDEPIA SUR L'URANIUM >>>>>>>>> ECLAIRAGE (repris sur le FIGARO.fr): Le taux d’enrichissement déterminant

Contacté par lefigaro.fr, Jérome Joly, directeur de l’expertise nucléaire de défense de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), estime que cet incident est « significatif ». « On ne peut pas en faire une bombe atomique », explique-t-il. Des acheteurs mal intentionnés aurait pu, en théorie, faire respirer ou ingérer cette poudre, mais le savoir faire pour la disperser efficacement et cibler une grande quantité de personnes n’est pas répandu.

Selon les informations rendues publiques, l’IRSN peut d’ores et déjà donner quelques indications sur l’origine de cet uranium. Ce dernier est enrichi, et provient donc d’une des étapes du cycle nucléaire civil ou militaire. Le fait qu’il soit sous forme de poudre indique également que les trafiquants se le sont procuré durant une des premières étapes du cycle.

Mais c’est le taux d’enrichissement (le taux d’uranium 235 dans une quantité donnée d’uranium) qui déterminera l’importance et l’origine de la saisie. Ce taux peut varier de 0.7% dans l’uranium naturel à 40% pour l’uranium « hautement enrichi », utilisé dans la recherche.

Le chiffre définitif de la saisie slovaque permettra donc de savoir plus précisément à quelle étape il a été détourné du cycle nucléaire, et l’usage exact qu’aurait pu en faire des acheteurs. Il devrait également permettre de déterminer s’agit-il d’un butin isolé, ou s’il cache un stock plus large à disposition des trafiquants.