Fin de plusieurs mois de tensions ? Face à l’intransigeance dont fait preuve Apple dès qu’il s’agit de ses produits, Adobe vient d’annoncer par la voix de Mike Chambers, responsable des relations développeurs concernant Flash, la fin des efforts visant à permettre la mise au point d’applications iPhone depuis ses propres outils.
L’historique, on le connait. Dès 2008, Adobe fait part de son intention de proposer une déclinaison iPhone de son environnement d’exécution Flash, qui présente pour les développeurs l’intérêt de pouvoir s’affranchir des contraintes liées à chacun des systèmes d’exploitation mobiles présents sur le marché. Immédiatement, Apple fait savoir qu’il est hors de question d’accueillir Flash sur iPhone et Steve Jobs lui-même prend la parole pour dénigrer cette technologie, pourtant réclamée à corps et à cris par une partie des utilisateurs d’iPhone.
Conscient que sur ce point, il serait difficile d’obtenir gain de cause, Adobe change son fusil d’épaule et annonce, fin 2009, que l’outil de développement Flash intégré à la Creative Suite 5 permettra la compilation d’applications conçues à l’aide de Flash en vue d’une exécution sur iPhone OS. La solution est élégante… et astucieuse, puisque nombre de développeurs auraient ainsi pu envisager de partir de Flash pour leurs développements, en partant du principe qu’ils toucheraient ainsi l’iPhone, mais aussi d’autres plateformes mobiles, l’univers des PC ou le Web « fixe ».
Arrive alors un coup de Jarnac signé Apple : la modification d’une clause du contrat de licence associé au programme de développement d’applications.
Par l’intermédiaire de cette nouvelle clause, Apple interdit formellement la publication sur l’App Store d’applications qui auraient initialement été écrites dans un autre langage avant d’être portées vers Xcode. Adobe n’est jamais explicitement cité, mais il parait difficile de ne pas penser à l’éditeur de la Creative Suite en lisant cette mention si spécifique.
Pour Adobe, qui n’est d’ailleurs pas seul concerné, c’en est trop. « Nous allons conserver la possibilité de cibler l’iPhone et l’iPad avec Flash CS 5. Cependant, nous ne souhaitons plus mobiliser de moyens pour ces technologies dans un futur proche », explique Mike Chambers, ajoutant ce conseil quelque peu désabusé adressé aux développeurs : « Si vous voulez développer pour l’iPhone, vous devez être préparé à un rejet ou une restriction de la part d’Apple à tout moment, et apparemment sans raison tangible ». Dans le même temps, il annonce qu’il concentrera désormais ses efforts sur Android, plateforme pour laquelle les dernières versions en date de Flash et AIR devraient bientôt être disponibles.
La politique d’Apple, qui semble se justifier par la volonté de conserver un riche environnement d’applicatifs exclusifs à sa plateforme mobile, finira-t-elle par lui porter préjudice ?