Le plus grand ennemi de la mémoire du rêve est sans aucun doute le manque d’intérêt. Si je crois que tous mes contenus oniriques ne sont que des stupides mises en scène sans raison d’être, il y a de fortes chances qu’au réveil, ils se volatilisent et que je n’en conserve aucune trace.
Le temps de rétention étant de cinq à dix minutes, il est important de les consigner par écrit dès le réveil. Bien sûr, si vous venez tout juste de rêver que vous étiez poursuivi par un tigre affamé aux dents longues et bien affilées ou encore que vous veniez de remporter le gros lot de dix millions de francs à la loterie, la mémoire sera encore très vive au réveil vu le contenu intense. Mais lorsqu’il s’agit d’un rêve assez banal, sans grande charge émotionnelle, le rêve oblige à les noter. Combien de rêveurs ont été dépossédés de leurs trésors de nuits au matin!. Une fois éveillés en pleine nuit, ils se sont dits : «Je vais me le répéter mentalement et demain, je vais m’en souvenir!», Erreur! vous venez d’essuyer une perte importante! Peut-être vous privez-vous d’une solution à un problème vécu en journée? Ce serait trop triste, n’est-ce pas, de passer à côté d’une telle abondance!
Lorsque nous nous mettons au lit trop fatigué, il est plus difficile de se souvenir de ses rêves. Une période stress trop intense est également un facteur nuisible. Les repas copieux composés d’aliments lourds ne favorisent, non seulement le rappel des rêves, mais aussi un sommeil régénérateur. L’alcool, le tabagisme abusif, les breuvages contenant de la caféine nous éloignent de ce bel objectif. Pour illustrer les méfaits de l’alcool, par exemple, sachez qu’un alcoolique en sevrage mettra près de deux ans avant de retrouver un cycle normal de sommeil. En effet, cette substance crée l’illusion de disposer au sommeil, oui mais une fois endormi, le dormeur vit de fréquents éveils, sans compter que la difficulté à atteindre le sommeil profond s’installe insidieusement, ce stade de sommeil qui est essentiel pour se réveiller en pleine forme. L’ignorance met aussi en péril le rappel nocturne. Ignorer les fonctions du rêve et leurs apports bénéfiques risquent de nous tenir loin de notre univers intérieur.
Bien des rêveurs, ayant vécus de fréquents cauchemars alors qu’ils étaient enfants, ont simplement décidés de bloquer la mémoire des rêves pour des raisons de sécurité émotionnelle et d’équilibre. D’autres ont expérimenté à quelques reprises des rêves prémonitoires les prévenant de la survenue prochaine d’un accident tragique ou d’un décès touchant un proche. N’ayant pas du tout apprécié cette information, ils ont également installé un barrage pour contrer le rappel du rêve, se sentant menacé ou en partie responsable du drame. Ils protègent ainsi leur trop grande sensibilité. Pour ceux-là, il est relativement aisé de retrouver la mémoire. Il suffit souvent de travailler en journée avec des affirmations positives pour reprogrammer le mental. Ainsi, il convient de répéter des phrases telles que :
- Je me souviens de plus en plus de mes rêves.
- Mes rêves sont de précieux conseillers à ma disposition.
- Je comprends mes rêves facilement avec aisance et sans effort.
Certains médicaments (surtout les antidépresseurs dont l’appellation se termine par «al») gênent le rappel des contenus oniriques. Il faut donc s’abstenir d’en consommer, du moins sur une longue période.
Après vous avoir présenté les amis du rêve dans le dernier numéro et plus laborieusement les ennemis dans le présent, je vous partage maintenant des trucs simples pour développer efficacement votre mémoire du rêve :
- Parlez-en avec vos mais qui partagent cet intérêt avec vous. le fait d’en discuter et de mettre de l’attention là-dessus stimulera vos rêves durant la nuit.
- Lisez sur le sujet, ne serait-ce que dix à quinze minutes. rappelez-vous que ce sont les vingt dernières minutes avant l’endormissement qui déterminent l’énergie dans laquelle vous allez baigner au cours de la nuit. En lisant sur les rêves, vous risquez également d’expérimenter ce que vous venez de lire, obtenant du coup des preuves personnelles que ce que vous avez lu est bel et bien véridique.
Il y a plusieurs années, une amie, lors de son accouchement, a dû subir à la toute dernière minute, une césarienne. Le chirurgie a toutefois ouvert son abdomen une seconde avant qu’elle ne soit complètement sous anesthésie. Elle poussa alors un cri à vous dresser les poils sur les bras puis sombra dans le sommeil. L’équipe médicale s’affaira alors à libérer le bébé et retourna ma copine dans la salle de réveil. Dès qu’elle reprit conscience, celle-ci termina son cri effroyable. Durant tout ce temps de chirurgie, elle était demeurée dans cette énergie intense, la malheureuse! Préparez-donc votre coucher avec une attention aimante. Les bulletins de nouvelles à la télé ne sont guère plus réjouissants! Introduisez volontairement et en toute conscience du s positif dans vos pensées au moment de vous glisser sous les draps.
- Prenez le temps de relaxer avant d’aller au lit. Favoriser un bon endormissement en baissant l’intensité lumineuse dans votre résidence et le volume du téléviseur ou de votre système de son.
- La méditation, la prière ou contemplation selon la forme qui vous sied davantage est une excellente façon de préparer ses nuits. Elle ouvre sur votre vie intérieure, justement là d’où émergent les rêves. Si vous demeurez constamment préoccupé et en action le jour, sans jamais vous arrêter pour vous recentrer sur vous et prendre contact occasionnellement avec votre aspect divin, je peux bien lancer la tour Eiffel dans une mare, que vous n’en auriez même pas conscience tellement vous êtes concentré ailleurs! Soyez donc bien branché! Pratiquer l’intériorisation quotidiennement, ne serait-ce que vingt minutes par jour.
- Créez un rituel au coucher pour vous reconnecter au rêve. Par exemple, sortez votre journal et votre plume que vous déposez sur votre table de nuit.
- Pratiquez la technique du verre d’eau. Buvez la moitié d’un verre d’eau et déposez la seconde moitié sur la table de nuit en vous disant :«Demain matin, au réveil, quand je boirai le reste de l’eau, je vais me souvenir de mes rêves». Cette méthode fonctionne pour beaucoup de gens.
-Écrivez au coucher dans votre journal de rêve : Cette nuit, je me souviens de mes rêves. Vous pouvez répéter de 21 à 30 jours pour créer l’habitude.
- Demandez de l’aide à votre puissance supérieure, guide ou entité de rêve, Jésus, Bouddha, Krishna ou à qui bon vous semble pour vous en souvenir. N’est-il pas dit :«Demandez et vous recevrez»? Il m’arrive fréquemment de me souvenir d’un rêve tout frais alors qu’un téléphone se met à sonner dans le scénario de rêve, ce qui cause mon réveil, ou encore de sentir la main de quelqu’un qui me tape sur l’épaule (bien qu’il n’y ait personne près de moi, une fois éveillée) et même qu’un personnage m’invite à prendre des notes sur ce qui vient de se dérouler dans mon rêve. Agissez ou plutôt dormez avec foi!
La nuit, lorsque vous vous éveillez naturellement, vous venez de terminer un cycle de rêve. Profitez-en pour écrire les points importants mais surtout le sentiment final. Non pas comment vous vous sentez une fois éveillé mais comment vous vous sentiez à la tout fin du rêve. En journée, transcrivez-le au propre dans votre journal avec le récit complet.
Pour conclure sur la mémoire du rêve, sachez que les cellules de votre corps possèdent une mémoire. Vous vous souviendrez plus facilement d’un rêve si vous reprenez la position que vous aviez au réveil. Nous avons tous cette tendance à nous retourner dès un oeil ouvert. Étiez-vous sur le côté droit ou le gauche? sur le ventre ou sur le dos? Gardez les yeux fermés et reprenez cette position initiale. Laissez votre mémoire vous restituer ses cadeaux, puis prenez d’autres positions quelques minutes, le temps de noter ceux qui surgiront.
Pratiquez donc ces trucs simples et commencez à vous constituer une banque de rêves intéressants d’ici notre prochain rendez-vous. Je vous souhaite donc de merveilleux rêves en abondance, remplis de fantaisies et de Lumière!
Paule Boucher
Enseignante, conférencière et auteure
Québec