USA: date de fin officielle de la récession encore impossible à déterminer

La date officielle de la fin de la récession aux États-Unis est encore impossible à déterminer, indique le comité d’économistes américain chargé de trancher cette question (NBER), selon un communiqué en ligne lundi sur son site internet.

« Même si la plupart des indicateurs sont en hausse, le comité a décidé qu’une détermination de la date du creux sur la base des données actuelles serait prématurée », écrit le NBER (Bureau national de la recherche économique).  »De nombreux indicateurs sont tout à fait préliminaires pour le moment et seront révisés ces prochains mois », a-t-il ajouté, à l’issue d’une réunion jeudi sur le sujet.

Regardons les indicateurs que ces économiste suivent. Sur les graphiques ci dessous, nous comparons le cycle actuel (rouge) à la moyenne des précédentes sorties de récession depuis 1950.

Vous pouvez constater que même si la production industrielle est en ligne avec les précédentes reprises économiques, les autres indicateurs en sont encore loin. Le plus inquiétant semble être le revenu des ménages qui continue de baisser. Dans une économie qui repose à 75% sur la consommation des ménages, ce n’est pas très encourageant. L’emploi semble se reprendre un peu mais la moyenne des heures travaillées par semaine n’a pas encore augmentée fortement, ceci est peu encourageant pour le taux de chômage puisque les employeurs ajustent généralement les heures de leurs employés avant d’en embaucher de nouveaux.

Il est intéressant de voir que les membres du NBER ne sont pas en accord parfait. Il y a en effet deux écoles, la première qui voudrait annoncer la fin de la récession car ils estiment qu’il y a assez de puissance dans l’économie pour retrouver les précédents niveaux de production (de 2007). La deuxième pense qu’il est trop tôt car l’amélioration économique de ces derniers mois est largement due à des interventions de l’état, ils préfèrent donc attendre de voir si la demande privée augmente alors que l’état réduit ses aides.

Personnellement, je suis d’accord avec la deuxième option, l’économie n’a pas encore donnée de signes assez clairs que le pire est derrière nous. Les inquiétudes ne manquent pas, notamment les personnes ne pouvant plus payer leurs emprunts immobiliers qui sont hausse de 21% depuis l’année dernière. Plus de 1.1 millions de prêt sont en retard de paiement depuis le début de l’année seulement (près de 8 millions au total). Personne n’en parle mais les ménages rament pour s’en sortir, c’est une réalité.

Nous restons donc prudent sur l’économie, en tout cas beaucoup plus prudent que les marchés qui anticipent clairement une reprise économique durable. Peut être ont-ils raisons ? Mais une chose est sure, les chiffres ne le montre pas encore et la situation des ménages qui ne semble que pouvoir se détériorer ne va pas dans ce sens.