L'office statistique de la Commission Européenne a délivré aujourd'hui les premiers chiffres concernant les pourcentages de déficit public et d'endettement des différents pays européens (au sens du Traité de Maastricht qui reprend les dettes des administrations publiques)
Le déficit pour la zone euro a plus que triplé en un an à 6,3 % du PIB en 2009 pour un endettement total qui a progressé de plus de 1 000 milliards d'euros depuis la fin 2007 pour s'établir à 78,7 % du PIB de l'Euroland.
→ Pour la 1ère fois également, les dépenses publiques dépassent la moitié de la richesse produite sur le Continent à 50,7 %. Avec 4 % de dépenses publiques en plus que lors des 3 années passées, le PIB de la zone le PIB de 2009 reste pourtant inférieur à celui de 2007 et montre la puissance du choc subi.
Pour la France, la problématique en terme dynamique se situe surtout dans une érosion des recettes fiscales plus forte que la moyenne alors que la dépense publique dépasse déjà très largement le taux moyen européen.
Source : Eurostat
Les chiffres immobiliers américains meilleurs qu'attendu ou les publications des résultats de sociétés ont été à nouveau éclipsés par l'élévation marquée des taux grecs, le spread entre les taux grecs et allemands à long terme évolue désormais aux alentours de 6 %.
** Rappelons également que si les taux grecs sont actuellement au niveau de ceux qui prévalaient en 1996 pendant la phase de convergence (c'est à dire du 1er novembre 93, date de la signature du Traité de Maastricht, au 1 janvier 99, date d'introduction de la monnaie unique), le taux d'inflation se situait à 7,9 % pour cette année là suivant les données harmonisées de la Commission Européenne alors qu'il évolue à l'heure actuelle autour de 1 à 2 %. Le taux réel à l'époque était donc en fait réduit à un ordre de grandeur de 1 % (à 4 % si on l'élargit à 1998 où l'inflation était retombée à 4,3%) alors qu'il est aujourd'hui très largement au-dessus. La situation de taux apparemment comparables aux alentours de 8/9 % entre ces 2 périodes n'a donc strictement rien à voir en terme de taux réels, d'autant que la dynamique (endettement/taux) est totalement inverse. Enfin, la situation bancaire était renforcée de part l'intégration en cours à l'Eurosystème il y a 15 ans. Aujourd'hui, les banques et l'Etat font face au contraire à des sorties de capitaux affaiblissant la liquidité des banques.
L'agence de notation Moody's a dégradé la note de la Grèce de A2 à A3. Sur le marché des CDS la Grèce se situe désormais en 4 ème position parmi les plus fortes probabilités de défaut derrière l'Argentine, le Vénézuela et le Pakistan entraînant à sa suite la majeure partie des pays européens dans une élévation de leurs primes de risque. L'euro retombe sur 1,33 $.
*** Mais le plus important est constitué par la flambée des taux grecs à 11 % sur les obligations à 2 ans (courbe ci-contre) qui laisse supposer que le marché est entrain de 'pricer' une restructuration de la dette à venir (accord ad hoc emprunteur-bailleur, moratoire, consolidation, ré-échelonnement etc...)
Le CAC 40 perd - 1,33% à 3 924,65 points avec un retour sur le support historique descendant issu des plus hauts de 2007.
Pour les marchés actions plus spécifiquement après avoir vu plus haut les données du marché obligataire les plus critiques en Europe ce jour, la situation graphique de l'IBEX35 (équivalent de notre CAC40) qui rechute de - 2,19 % à 10 821,90 points représente la principale menace pour les jours à venir pour les principales bourses européennes.