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Entropia 8 "Territoires de la décroissance"

Publié le 23 avril 2010 par Chezfab
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Penser "la décroissance" c'est aussi en penser les territoires. Physiques, d'une part, mais aussi philosophiques. Un mouvement ne peut se construire sans cela.

La pensée économiste qui nous gouverne est une négation des territoires, des acquis et des devenirs. Elle uniformise au lieu d'ouvrir. Avec la somme proposée dans ce livre, c'est une ouverture sur le possible et l'autrement qui est offerte. Avec comme ligne de savoir enfin définir le sens du lieu, comme celui de l'esprit.

Une indispensable introspection personnelle (de l'ordre de la philosophie, mais aussi de la psychée) ne doit pas conduire à l'inverse de la raison. La rationnalité offerte par la notion de territoire est incontournable pour ne pas laisser aller l'idée de décroissance là où elle n'a pas lieu d'être, tout en se demandant jusqu'où elle peut aller.

Repenser le temps, l'espace, est aussi un devoir d'honnêteté pour toute personne cherchant à réellement comprendre vers quoi tend la décroissance, et qu'est ce qu'être un "objecteur de croissance".

Un numéro indispensable (comme tous les autres) de la revue Entropia.

Quatrième de couverture :

"L’effondrement en cours possède une origine lointaine et toujours négligée. Il provient en partie d’une amnésie funeste et déterminante ayant fait oublier que l’économie s’exerçait bien sur la Terre et non pas sur Sirius. Les conséquences écologiques et sociales de cette négligence commencent à troubler sérieusement nos sociétés qui subissent une montée des périls et souffrent de leur extension qui menace la pérennité de notre espèce. Partant de cette observation banale que l’humanité ne possède pas de planète de rechange, l’objection de croissance s’affirme donc comme un bouleversement du regard, de la pensée et de l’action qui tend à se refléter et à se mettre en œuvre dans les territoires de la vie réelle et non pas à être relégué dans quelque chimérique empyrée.

L’objection de croissance est une option philosophique et politique. Elle se traduit par des engagements de vie sur des territoires matériels, immatériels et spirituels où se manifestent les capacités de résistance et création de celles et ceux qui affrontent les enjeux de notre temps sans renoncer aux rêves qui les habitent. Mais, c’est aussi une vision dérangeante, une conception et une construction du monde qui intègrent le moyen et le long terme, depuis si longtemps délaissés par les tenants du mythe de la croissance sans limites comme par les politiques autophages des choix à court terme.

Quand, désormais, la moitié de l’humanité est « logée dans des villes », n’est-il pas opportun de questionner les contradictions et les infernales difficultés liées à cet agglutinement ? Quand la globalisation mercantile déchire le tissu des souverainetés locales et territoriales, n’est-il pas légitime de replacer la question de l’échelle humaine au cœur d’un nouvel usage du monde et de son « habiter ». Quand le livre est inquiété par l’écran, quand la beauté du monde est mutilée par l’injustice et la laideur, quand, de Tchernobyl dévastée aux fragiles territoires des Aborigènes, se répandent comme une peste les séquelles de la domination, de l’irresponsabilité, de l’argent roi, de la démence technologique et du mépris de « l’autre », le devoir d’insurrection est un impératif catégorique."


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