Finale du Top 16, 2004 : le Stade français remporte le titre face à l'USAP, une autre époque !
Quelle est la situation financière du Stade Français. On parle d’un « trou » de 1 à 1,5 million d’euros dans le budget ?
Comme tout le monde, nous souffrons de la crise. Nous n’atteignons pas nos objectifs mais nous avons accumulé les imprévus depuis le début de la saison. Nous avons dû rembourser 30.000 places pour un match, prévu à Bruxelles mais non joué en raison des intempéries. Deux de nos joueurs ont été suspendus. D’autres se sont blessés, et je ne parle pas de la suppression du DIC [droit à l'image collective, pour les sportifs, NDLR]. On dit que notre année est mauvaise, mais, en 2001-2002, nous n’avions rien. En France, on retient tout ce qui est négatif. Il faut quand même rappeler que nous avons été cinq fois champion de France depuis notre accession au plus haut niveau en 1997. Et le Stade Français, cette année, c’est 500.000 spectateurs. C’est le club le plus populaire en France avec Toulouse. Qu’on nous laisse vivre ! Et puis 1 million d’euros rapporté à un budget de 21 millions, ce n’est pas grand-chose. Et nous trouverons des solutions.
A propos, vous avez récemment officialisé des discussions relatives à une ouverture du capital, mais aussi un projet de supporters-actionnaires. Pouvez-vous préciser ?
Nous préparons une plus large ouverture du capital. On dit que je contrôle tout, mais, aujourd’hui, 26 % du capital est détenu par d’autres actionnaires. Je suis en contact avec plusieurs groupes mais je ne peux pas en dire plus car rien n’est signé. Et si des lecteurs des « Echos » passionnés de rugby sont intéressés, qu’ils se manifestent ! Quelle est notre démarche ? Faire un tour de table pour préparer l’avenir du club. Il ne s’agit pas simplement de préparer la prochaine saison. J’ajoute que je n’ai pas vocation à rester majoritaire. Concernant les « socios » [les supporters-actionnaires, NDLR], un système qui existe déjà à Biarritz, nous y pensons depuis longtemps.
Quelle part du capital pourrait leur revenir ?
Ce n’est pas défini. Tout va dépendre du succès de l’opération. Ce qui est sûr c’est que Sylvain Marconnet [l'un des joueurs phares du Stade Français, NDLR] sera leur président.
La controverse sur l’extension du stade Jean-Bouin n’est-elle pas de nature à perturber vos discussions sur l’ouverture du capital ?
Ce dossier n’est plus controversé. Il y a eu un vote avec une majorité. Je sais que cela dérange certains que le Stade Français joue à Jean-Bouin, mais il y jouait déjà dans les années 1920 !
Votre rôle va-t-il évoluer avec le changement de l’actionnariat ?
Que voulez-vous dire ? Que je passe la main. Non, il n’y a pas de changement. Contrairement à ce que l’on dit, je ne décide pas de tout. J’écoute beaucoup. Il est vrai que j’ai souvent le dernier mot en matière de merchandising, que je choisis les maillots. Cela étant, nous sommes déjà très structurés. Je suis à 100 % au club, j’aimerais avoir 20 % pour faire d’autres choses. J’ai été directeur de NRJ tout en étant président du Stade Français.
Vous avez parlé de préparer l’avenir. Quels sont vos axes de travail ?
Etre à nouveau champion de France ! Nous allons nous structurer sur le plan sportif avec notre nouveau directeur sportif, Michael Cheika, qui a fait du Leinster le numéro un en Irlande avec moins de moyens que le Munster. On ne fera pas tout en un an. La question du centre d’entraînement reste importante, même si nous avons été champion de France sans en avoir un. En matière de merchandising, il y aura l’an prochain une gamme de produits avec de grandes marques. Je ne peux pas en dire plus. Par ailleurs, à travers notre équipementier Adidas, notre maillot sera distribué dans tous les pays du monde. Il y a déjà une grosse demande. Au moins 15.000 auraient été vendus en Angleterre cette année. Pour la France, nous en sommes déjà à 80.000.