Soirée cinéma, le 30 avril à 20 h au Rex de Neuville
Projection et échanges autour du nouveau film, Harragas de Merzak ALLOUACHE, avec la participation d'Abdelatif BENAHMED, comédien et Claire ZOCCALI, juriste à la CIMADE
Synopsis du film
Notre histoire raconte l’odyssée d’un groupe de jeunes algériens qui traversent clandestinement la Méditerranée avec pour objectif d’atteindre le sud de l’Espagne, porte d’entrée de l’Eldorado Européen tant convoité.
Hassan «le passeur» se charge de former un groupe de clandestins potentiels, qui permettront la réussite de la traversée. Quatre de ses amis et six « brûleurs » venus du Sud de l’Algérie participeront à l’aventure. Ces derniers sont acceptés car ils financeront une grande partie de la traversée. C’est une véritable opération de commando - avec une organisation matérielle sans faille - qui est préparée minutieusement et dans le plus grand secret par Hassan, Nasser et Rachid. On achète la barque, le moteur, le GPS… On guette la météo… Mais les impondérables vont très vite s’accumuler avec pour commencer, l’irruption d’une jeune fille : Imène, la fiancée de Nasser. Un deuxième problème, beaucoup plus grave, se profile à l’horizon. Le groupe qui prépare fébrilement le départ ne s’inquiète pas de la présence d’un homme mystérieux qui les surveille. Le jour du départ, l’homme mystérieux, sous la menace de son arme, embarque de force. La traversée pour atteindre les côtes de l’Espagne qui se trouvent « juste en face » de l’Algérie commence…
Une soirée organisée par l'Association d'Aide aux Familles en Difficulté du Val de Saône
*****
Le RESF soutient avec enthousiasme ce nouveau film de Merzak Allouache, un regard nouveau sur l'absurde inhumanité qui est faite aux jeunes et que contre laquelle nous avons décidé de nous lever lors de la fondation du RESF en juin 2004 : C'est déjà absurde d'avoir à tout quitter, de se retrouver à « brûler » ses papiers, sa vie, de n'avoir qu'une frêle embarcation pour sortir de cette prison qu'est devenu leur terre natale sous la pression des politiques de la « forteresse Europe ». Bien que Harragas ne traite pas ce volet, nous y voyons également - miroir de ce film – cette seconde absurdité, doublée de volontaire inhumanité, qui est faite à ceux qui sont arrivés ici malgré tout, et contre laquelle nous nous élevons : ces tracasseries sans fin, ou, plus durement encore, ces rafles, bref tout ce refus, toute cette chasse à l'étranger. C'est pourquoi il nous faut « Agir pour les élèves concernés eux-mêmes, déjà souvent malmenés par des existences chaotiques : exilés, ayant parfois perdu un de leurs parents et traversé nombre d’épreuves. Il ne faut pas ajouter aux tragédies que sont les biographies de certains d’entre eux l’angoisse d’être expulsés d’un pays où ils avaient cru trouver un refuge. »(1)
En l'espace d'un an, notre imaginaire s'est trouvé bouleversé par ces traversées proposées par ces agences de voyage particulières que sont les films :
nous aimons Harragas comme nous avons aimé
- Un aller-simple pour Maoré d'Agnès Fouilleux
qui montre l'absurdité criminelle des milliers de « morts-Balladur » noyés dans la mer des Comores ;
- Pour un instant la liberté de Arash T. Rihahi
qui pointe l'absurdité des traversées mortelles dans la neige qu'entreprennent les exilés iraniens, et du désespoir qui pousse au suicide une fois arrivé aux pieds de la forteresse Europe ;
- Welcome de Philippe Lioret
et son maître nageur de Calais.
Nous avons espoir que ce film, parce qu'il pose un regard intime sur ces destins, contribuera à changer le regard de tous les citoyens, comme nous le voyons changer lorsqu'ils réalisent que, dans la classe que fréquente leur enfant, une chaise va se retrouver vide s'ils ne font rien pour le jeune majeur ou pour les parents sans-papiers qu'ils croisent en voisins.
(1) Texte fondateur du RESF
http://resf.info/article5.html
*************************************************
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble