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Jour 7 ‘Mais… Vous n’êtes pas deux...

Publié le 25 avril 2010 par Fabrice @poirpom
Jour 7

‘Mais… Vous n’êtes pas deux...

Jour 7

‘Mais… Vous n’êtes pas deux cyclistes!’

L’arrivée impromptue d’un motard déstabilise toujours un peu. Lesdits cyclistes déboulent deux minutes plus tard. Vélo tandem de chez Lapierre, freins à disque, cadre en alliage léger.

‘Un pote nous a prêté la monture et le matos. On se gave. Il marche bien. Surtout en descente.’

Des grosses sacoches à l’arrière, des tapis de paille ultrafins enroulés accrochés au guidon avant.

‘Pour faire la sieste après déjeuner.’

Sourire en coin. Très bonne idée.

Une fois l’imbroglio de l’improvisation du motard et de l’appel prévisionnel des cyclistes demmêlé, Lynda retrouve ses esprits et nous fait découvrir nos chambres. Deux lits simples, couvre-lit à motifs bouquet de roses, broderies de roses encadrées au mur. Laurent Fignon et Jeannie Longo héritent de la chambre papillon. La même, avec un grand lit, et des papillons pour thème déco.

Lynda est d’un certain âge. Cheveux blancs très courts, accent anglais délicieux. Patrick, son mari, est dans la même tranche, le dos voûté comme une parenthèse, un accent laborieux.

Maison achetée il y a bientôt cinq ans. Elle était déjà retapée.

‘Le dîner est à le 19h30. Il y a le bœuf bourguignon. Je le fais de le maison.’ Il y a aussi les pâtes en accompagnement, le pain ‘fait de le maison’ également, le fromage du coin. Et le gâteau aux noix et à la cannelle. De le maison. Avec sa crème anglaise, évidemment.

Fin de journée simple et savoureuse. Dans cette chambre d’hôtes de Puvic, lieu-dit paumé à 80km au Sud-Est de Clermont-Ferrand. Bien des efforts pour y parvenir…

Il a fallu sniffer la chlorophylle de la Loire.

Décoller le bitume des routes secondaires de la Haute-Loire.

Pousser les rapports pour tenter - en vain - de suivre un imposant BMW K1200S sur les courbes de la N88 au sortir de Mende.

Entrer dans les Sacro-saintes Cévennes, Divines parmi les Divines, par Anduze. Pester contre les boîtes à roues -les voitures. Ronger son frein gentiment. Bifurquer à Saint-Jean du Gard. Et grimper l’époustouflante corniche par la D983. Région brute, demeures clairsemées. Redescendre la corniche jusqu’à Florac puis se perdre sur les lacets cévennols jusqu’à Mende. Où le fondant au Nutella du dessert était limite érotique.

Se réveiller en douceur sur les routes de l’Hérault. Au milieu des pieds de vigne renaissants.

Il a fallu sourire. Saluer des Motards. Sur route, en terrasse. En détente et joueurs, dans tous les cas. Et nombreux. Dimanche oblige.

Il a fallu hurler, rire, hurler, rire, hurler encore, rire toujours. L’onomatopée devrait être une langue.

Serrer les cuisses à s’en déformer les fémurs, à s’en brûler les genoux contre le cadre. Se dévisser le cou dans les lacets pour garder les yeux sur la route.

Plus tôt encore, enlacer Gat-A délicatement. Qui intervient électroniquement et conclut ce soir.

‘Que la route continue de dérouler ses charmes sous tes roues. Ils n’existent pas autrement.’

Jusqu’ici tout va bien…

Trip partiel cumulé: 1950 km.


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