Les chats errants
Ne vous grifferont pas
Ils ont trop peur de nous
Pour vous aimer.
Long d’une clôture
Bord du mur le vide
Chatons sous la voiture
Et le ciel est plus noir
Que jamais
Plus noir que jamais.
Tranchées dans les rues
De la ville morte
Nos sommes tous albatros
Allongés sur un lit
D’amour de la maladie
Du repos.
La nuit des néons s’ennuie sans les gyrophares.
[Suivre l’ambulance
Plutôt que d’y mourir.]
Il est une table abandonnée
Dos arqué pour les pommes
Mordues du dieu des morts.
Nous traînons nos fantômes
(De petits clowns
Qui ne sourient plus)
Ils n’ont plus qu’une veste
Et une boîte d’allumettes
Déjà brûlées
Pour le réchaud d’un peu d’illusoire
Encore.
Et les chats en troupe
Joueraient du piano
Chantant hurlant jouant à vivre
S’ils le pouvaient.
Au bord d’une église
Ils attendent
Et vous?