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La campagne présidentielle de 1995 d'Édouard Balladur en question

Publié le 26 avril 2010 par Sylvainrakotoarison

(dépêches)

La campagne présidentielle de 1995 d'Édouard Balladur en question

http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/04/26/attentat-de-karachi-la-campagne-d-edouard-balladur-dans-le-collimateur-de-la-justice_1342470_823448.html
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-823448,50-1342470,0.html
Attentat de Karachi : Edouard Balladur va être entendu
LEMONDE.FR avec AFP | 26.04.10 | 08h22  •  Mis à jour le 26.04.10 | 17h00
douard Balladur devrait être prochainement entendu par la mission d'information parlementaire sur l'attentat de Karachi, selon des informations révélées lundi 26 avril par Le Point. "Edouard Balladur en a pris lui-même l'initiative", a expliqué à l'hebdomadaire le président de la mission, le député UMP Yves Fromion, sans préciser la date de son audition. Le Point rappelle que les élus UMP, majoritaires dans la mission, étaient pourtant hostiles à la convocation de l'ancien premier ministre.
 
Ce dernier a été mis en cause par des informations révélées par Libération plus tôt dans la journée. Selon le quotidien, la campagne présidentielle d'Edouard Balladur de 1995 aurait été financée notamment par 10 millions de francs (1,52 million d'euros) qui pourraient provenir de commissions versées sur un contrat de vente de sous-marins au Pakistan. Un contrat apparu au cours de l'enquête sur l'attentat de Karachi du 8 mai 2002, dans lequel quatorze personnes sont mortes, dont onze salariés français de la Direction des constructions navales (DCN).
Selon le quotidien, le 26 avril 1995, l'Association pour le financement de la campagne d'Edouard Balladur a encaissé dans une agence du Crédit du Nord à Paris 10 millions de francs en espèces (1,5 million d'euros), soit près de 20 % de l'ensemble des recettes mentionnées dans les comptes de campagne d'Edouard Balladur. "Sur le bordereau bancaire, il a été mentionné que l'argent provenait de collectes effectuées lors des meetings électoraux", relève le quotidien, qui s'étonne que "la moitié de ces 10 millions a été apportée en grosses coupures de 500 francs".
Trois fac-similés de documents bancaires prouvant ces versements d'espèces sont consultables sur le site Mediapart. Interrogé par le site d'actualité, le trésorier de la campagne d'Edouard Balladur, René Galy-Dejean, ancien député et maire du 15e arrondissement de Paris, n'a pas caché sa surprise. "Cela ne me dit rien. Une telle somme, tout de même, je ne l'aurais pas oubliée", a-t-il assuré.
"RIEN NE CORRESPOND À LA VÉRITÉ"
Dans une tribune à paraître mardi dans Le Figaro, l'ancien premier ministre dément avoir bénéficié de ces commissions. "Dans cette présentation des choses, écrit M. Balladur, rien ne correspond à la vérité, rien n'est étayé par les faits, tout s'appuie pour l'essentiel sur une note émanant d'un agent d'une officine privée de sécurité, note établie en 2002, après l'attentat, et qui amalgame un tissu d'invraisemblances et d'absurdités." L'ancien premier ministre rappelle ensuite certains faits, affirmant notamment que le financement de sa campagne a été fait "en parfaite transparence".
Il pointe également certaines incohérences dans les accusations qui lui sont faites : "Si véritablement l'attentat de 2002 est dû à la suppression du versement de commissions en 1996, comment expliquer que les mesures de rétorsion qui auraient été prises par leurs bénéficiaires soient intervenues six ans après ? Pourquoi un tel délai ?" "Je m'en tiens à ce dont je suis certain : je n'ai pris en tant que premier ministre aucune décision d'octroi de commissions ; les comptes de ma campagne présidentielle ont été validés sans réserve, il y a quinze ans, par le Conseil constitutionnel", conclut M. Balladur.
184 MILLIONS DE FRANCS DE COMMISSIONS
Le parquet de Paris a ouvert début février une enquête préliminaire à la suite d'une plainte des familles des victimes de l'attentat de Karachi pour entrave à la justice et pour corruption, notamment contre le club politique présidé par M. Balladur. L'enquête sur cet attentat a longtemps privilégié la piste Al-Qaida, mais le juge Marc Trévidic l'a réorientée vers l'hypothèse de représailles pakistanaises après l'arrêt des versements de commissions attachées à ce contrat — signé en 1994 et baptisé "Agosta" — décidé par Jacques Chirac après son élection en 1995.
Entre janvier et juin 1995, deux intermédiaires du contrat Agosta pour le versement de ces commissions auraient perçu 184 millions de francs (28 millions d'euros), affirme Libération, qui s'est procuré le contrat Agosta et l'accord entre DCN et Mercor Finance, société off-shore représentant les deux intermédiaires. Or, selon des témoignages d'anciens de la branche internationale de DCN versés au dossier, ces deux hommes — Ziad Takieddine et Abdul Rahman El-Assir — ont été imposés en 1994 comme intermédiaires dans le contrat par "le pouvoir politique", en l'occurrence Renaud Donnedieu de Vabres, lequel était à l'époque chargé de mission auprès du ministre de la défense, François Léotard. Tous deux avaient pris parti pour Edouard Balladur face à Jacques Chirac pour la présidentielle.
Selon plusieurs rapports et témoignages versés au dossier, ces commissions, à l'époque légales, pourraient avoir donné lieu à des rétrocommissions illégales mais non prouvées à ce stade. Les policiers ont trouvé en 2007 à la DCN une note mentionnant l'aval pour la création d'une société off-shore — baptisée "Heine" – et par laquelle transitaient les commissions du contrat Agosta du directeur de cabinet de M. Balladur à Matignon, Nicolas Bazire, et de celui du ministre du budget d'alors, Nicolas Sarkozy.
"DÉCLASSIFIER LES DOCUMENTS"
Pierre Moscovici (PS) a estimé, lundi sur France 2, qu'Edouard Balladur devait "s'expliquer" à la suite des informations parues dans la presse. Selon lui, le gouvernement doit également "déclassifier les documents qui permettent de savoir ce qui s'est passé, puisque ce sont des commissions officielles". Le député du Doubs juge que le chef de l'Etat est aussi concerné par cette affaire. "Il ne faut pas oublier que Nicolas Sarkozy, aujourd'hui président de la République, était le directeur de campagne d'Edouard Balladur, a-t-il fait valoir. Donc, il faut que les pouvoirs publics, à commencer par le président de la République, le ministre de la défense, s'expliquent sur ce qui s'est passé."
"En réalité, on a en 1995 une loi récente [sur le financement de la vie politique], elle entre en application pour la première fois. Qu'en est-il à l'époque ? je suis incapable de répondre sur cette question", a affirmé lundi sur LCI le secrétaire d'Etat à la fonction publique, Georges Tron, qui avait participé à la campagne présidentielle de l'ancien premier ministre. "Ce que je sais en revanche c'est que maintenant il y a une loi précise qui codifie les campagnes pour le futur, il y a des modes de campagne qui sont différents et donc par définition on ne pourra plus être dans ce type d'interrogations", a-t-il assuré.
http://www.lepoint.fr/actualites-societe/2010-04-26/info-lepoint-fr-karachi-balladur-demande-a-etre-entendu/920/0/448070
Publié le 26/04/2010 à 16:24 - Modifié le 26/04/2010 à 18:16 Le Point.fr
INFO LEPOINT.FR
ATTENTAT DE KARACHI - Balladur demande à être entendu par la mission d'information parlementaire
Par Ségolène Gros de Larquier et Philippe Mathon
Édouard Balladur © HOUNSFIELD-POOL/SIPA
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DÉMENTI Balladur nie tout financement illégal de sa campagne en 1995
POLÉMIQUE Libération lie rétro-commissions et financement de campagne
RÉACTION Moscovici (PS) veut que Sarkozy "s'explique"
OPPOSITION Le PS demande la "déclassification" des documents
 Édouard Balladur sera entendu prochainement par la mission d'information parlementaire sur l'attentat de Karachi. "Édouard Balladur en a pris lui-même l'initiative", explique, lundi, le président de la mission, le député UMP Yves Fromion, sollicité par lepoint.fr. Dans l'entourage de l'ancien Premier ministre, on indique que la demande d'Édouard Balladur a été formulée, lundi matin, directement auprès d'Yves Fromion. La date de son audition devrait être connue dans les jours qui viennent.
Un rebondissement inattendu puisque les élus de l'UMP, majoritaires au sein de la mission, étaient notoirement hostiles à la convocation de l'ancien Premier ministre. Le rapporteur socialiste de la mission, Bernard Cazeneuve, par ailleurs député-maire de Cherbourg-Octeville (lieu d'où sont originaires les employés de la DCN morts à Karachi), ne cache pas sa "surprise". "C'est étonnant : ce qui n'était pas possible avant devient possible aujourd'hui", ironise celui qui, de longue date, plaidait en faveur d'une convocation d'Édouard Balladur devant les députés . "Je suis satisfait, ce sera l'occasion de poser toutes les questions à l'ancien Premier ministre. La mission est là pour contrôler l'exécutif et pour faire avancer un peu la vérité", conclut Bernard Cazeneuve.
Des proches de Balladur déjà auditionnés
Créée le 7 octobre 2009, la mission d'information parlementaire a déjà convoqué et entendu à huis clos des proches d'Édouard Balladur : Nicolas Bazire, son ancien directeur de cabinet à Matignon, François Léotard, ancien ministre de la Défense, ainsi que Renaud Donnedieu de Vabres. Charles Millon fait également partie des personnes auditionnées.
La demande d'Édouard Balladur d'être entendu par la mission d'information fait suite à la publication dans Libération et Mediapart , lundi, de documents bancaires susceptibles d'étayer la thèse d'un financement occulte de sa campagne présidentielle de 1995 en lien avec l'attentat de Karachi de mai 2002, où 11 salariés de la Direction des constructions navales (DCN) avaient trouvé la mort.
Selon Libération , l'Association pour le financement de la campagne d'Édouard Balladur (Aficeb) aurait reçu, le 26 avril 1995, 10 millions de francs en espèces qui pourraient provenir de commissions versées sur le contrat "Agosta", un contrat de vente de sous-marins au Pakistan auquel s'intéresse un juge antiterroriste enquêtant sur l'attentat de Karachi. En effet, si l'enquête sur cet attentat a longtemps privilégié la piste Al-Qaeda, le juge Marc Trévidic l'a réorientée vers l'hypothèse de représailles pakistanaises, après l'arrêt du versement des commissions attachées à ce contrat - signé en 1994 - décidé par Jacques Chirac après son élection en 1995.
Balladur dément tout financement illégal
En réponse à ces allégations, Édouard Balladur a démenti lundi après-midi tout financement illégal de sa campagne présidentielle. Dans une tribune publiée sur le site Web du Figaro , il écrit : "Depuis maintenant deux ans, ce drame a fourni à certains un prétexte pour me mettre en cause, au motif, prétendent-ils, qu'à la faveur de la vente de ces sous-marins en 1994, j'aurais autorisé le versement de commissions permettant ultérieurement le financement de ma campagne présidentielle de 1995. Ainsi est invoquée ma responsabilité indirecte dans la mort de onze Français, dès lors que l'annulation des commissions en 1996 aurait entraîné, par rétorsion, l'attentat de 2002. Dans cette présentation des choses, rien ne correspond à la vérité."
De son côté, le Parti socialiste a d'ores et déjà réclamé que toute la transparence soit faite sur cette affaire. "Nous demandons solennellement au ministre de la Défense de déclassifier les documents que réclame le juge Marc Trévidic sur les attentats de Karachi", a réclamé le porte-parole du PS, Benoît Hamon. De son côté, le socialiste Pierre Moscovici veut des explications du président de la République lui-même . Au moment de la signature du contrat, Nicolas Sarkozy était porte-parole du gouvernement d'Édouard Balladur et ministre du Budget.
http://www.lepoint.fr/actualites-politique/2010-04-25/dementi-balladur-nie-tout-financement-illegal-de-sa-campagne-en-1995/917/0/447872
Publié le 25/04/2010 à 20:20 - Modifié le 26/04/2010 à 18:25 AFP
Balladur dément tout financement occulte de sa campagne présidentielle
L'ex-Premier ministre, Edouard Balladur, est monté au créneau lundi pour contester tout financement illégal de sa campagne présidentielle de 1995, après les révélations de Libération sur l'éventuel usage de commissions occultes liées à un contrat d'armement avec le Pakistan.
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 L'ex-Premier ministre, Edouard Balladur, est monté au créneau lundi pour contester tout financement illégal de sa campagne présidentielle de 1995, après les révélations de Libération sur l'éventuel usage de commissions occultes liées à un contrat d'armement avec le Pakistan.
"Pour assurer le financement des dépenses électorales de ma campagne, j'ai eu recours à l'ensemble des moyens légaux dont je disposais", a affirmé M. Balladur dans une tribune au Figaro.fr.
Il a notamment contesté toute décision personnelle quand à "l'octroi de commissions" sur la vente de sous-marins au Pakistan en 1994.
L'ancien Premier ministre a demandé à être entendu par la mission d'information parlementaire sur l'attentat de Karachi en 2002, a indiqué son entourage à l'AFP.
Un juge antiterroriste parisien enquête sur cet attentat qui a causé la mort de 11 français travaillant à la construction des sous-marins. Certaines sources estiment qu'il pourrait être lié au non-versement de commissions sur la vente des sous-marins.
L'avocat des familles des victimes, Me Oliver Morice, a annoncé lundi son intention de demander l'audition de M. Balladur par le juge, l'accusant de mentir.
Libération a affirmé lundi détenir la preuve que deux intermédiaires imposés par M. Balladur avaient perçu en janvier et juin 1995 des commissions occultes de 184 millions de francs après la vente des sous-marins français au Pakistan.
Le quotidien dit avoir également constaté, documents bancaires à l'appui, qu'une somme de 10 millions de francs (1,5 millions d'euros) avait été versée dans le même temps, le 26 avril, sur le compte bancaire à Paris de l'Association pour le financement la campagne d'Edouard Balladur (Aficeb).
La moitié de cette somme, représentant 20% du budget de campagne déclaré par l'ex-Premier ministre, aurait été apportée en coupure de 500 francs alors que le bordereau bancaire mentionnait une collecte lors de meetings électoraux, précise le quotidien, alimentant le soupçon d'un financement illégal.
"Depuis maintenant deux ans, ce drame a fourni à certains un prétexte pour me mettre en cause", écrit Edouard Balladur dans sa tribune. "Dans cette présentation des choses, rien ne correspond à la vérité, rien n'est étayé par les faits", dénonce-t-il.
"La décision d'autoriser l'octroi de commissions n'était pas de la responsabilité du Premier ministre ou de ses services. J'ignore si, en l'espèce, il a été décidé d'y avoir recours", affirme M. Balladur.
Il explique avoir eu recours pour financer sa campagne à "l'emprunt pour une grande partie", à la "contribution de certains partis politiques" et au "concours financier de tous ceux, militants et électeurs, qui ont soutenu (s)a campagne électorale par souscription et dons directs".
"Les comptes de ma campagne ont été audités puis remis au Conseil constitutionnel et validés par lui dans une décision publiée au Journal Officiel du 12 octobre 1995", a-t-il souligné.
Le trésorier de sa campagne, René Galy-Dejean, a affirmé pour sa part à Médiapart que le versement en une fois de 10 millions de francs en espèces en faveur du candidat ne lui disait "rien" tout.
"Ce qui me trouble le plus, c'est qu'il s'agisse de grosses coupures, alors que je n'en voyais quasiment jamais passer", a-t-il expliqué tout en précisant que les collectes lors des meetings représentaient une "source de financement non négligeable".
"Mais, c'est l'argent des militants et des sympathisants, donc presque toujours des petites coupures, comme des billets de 10, 20 voire 50 francs, et jamais des billets neufs. Non, vraiment, je ne comprends pas", a-t-il assuré.
http://www.lepoint.fr/actualites-societe/2010-04-25/polemique-liberation-lie-retro-commissions-et-financement-de-campagne/920/0/447848
Publié le 25/04/2010 à 20:20 - Modifié le 26/04/2010 à 07:03 AFP
Karachi : Libération lie des rétro-commissions au financement de la campagne de Balladur
La campagne présidentielle d'Edouard Balladur de 1995 aurait reçu 10 millions de francs pouvant provenir de commissions versées sur un contrat de vente de sous-marins au Pakistan auquel s'intéresse un juge antiterroriste enquêtant sur l'attentat de Karachi en 2002, avance Libération à paraître lundi.
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   La campagne présidentielle d'Edouard Balladur de 1995 aurait reçu 10 millions de francs pouvant provenir de commissions versées sur un contrat de vente de sous-marins au Pakistan auquel s'intéresse un juge antiterroriste enquêtant sur l'attentat de Karachi en 2002, avance Libération à paraître lundi.
L'enquête sur cet attentat qui fit 14 morts, dont 11 salariés de la Direction des constructions navales (DCN) le 8 mai 2002 à Karachi, a longtemps privilégié la piste Al-Qaïda, mais le juge Marc Trévidic l'a réorientée vers l'hypothèse de représailles pakistanaises après l'arrêt des versements de commissions attachées à ce contrat -signé en 1994 et baptisé Agosta- décidé par Jacques Chirac après son élection en 1995.
Selon plusieurs rapports et témoignages versés au dossier, ces commissions, à l'époque légales, pourraient avoir donné lieu à des rétro-commissions illégales mais non prouvées à ce stade.
M. Balladur a ces derniers mois jugé "parfaitement infondées" les allégations d'un financement occulte, son ancien directeur de campagne, Nicolas Sarkozy, trouvant pour sa part "grotesque" cette "fable".
Selon Libération, le 26 avril 1995, l'Association pour le financement de la campagne d'Edouard Balladur (Aficeb) a encaissé dans une agence du Crédit du Nord à Paris 10 millions de francs en espèces (1,5 million d'euros), soit près de 20% de l'ensemble des recettes mentionnées dans le compte de campagne d'Edouard Balladur.
"Sur le bordereau bancaire, il a été mentionné que l'argent provenait de collectes effectuées lors des meetings électoraux", relève le quotidien, s'étonnat que "la moitié de ces 10 millions a été apportée en grosses coupures de 500 francs".
Ce versement est intervenu alors qu'entre janvier et juin 1995, deux intermédiaires du contrat Agosta pour le versement de ces commissions ont perçu 184 millions de francs, affirme Libération qui s'est procuré le contrat Agosta et l'accord entre DCN et Mercor Finance, société off-shore représentant les deux intermédiaires.
Or, selon des témoignages d'anciens de la branche internationale de DCN versés au dossier et que l'AFP a consulté, ces deux hommes -Ziad Takieddine et Abdulrahman El Assir- ont été imposés en 1994 comme intermédiaires dans le contrat par "le pouvoir politique", en l'occurence Renaud Donnedieu de Vabres.
Renaud Donnedieu de Vabres était à l'époque chargé de mission auprès du ministre de la Défense, François Léotard. Tous deux avaient pris parti pour Edouard Balladur face à Jacques Chirac pour la présidentielle.
Le parquet de Paris a ouvert début février une enquête préliminaire à la suite d'une plainte des familles des victimes de l'attentat pour entrave à la justice et pour corruption, notamment contre le club politique présidé par M. Balladur.
Les familles considèrent qu'elles ont "été trompées par l'Etat français et par plusieurs dirigeants politiques français et pakistanais de premier plan, que leurs proches ont été exposés et tués à la suite d'une sordide affaire de financement politique illicite", avait alors expliqué leur avocat Me Olivier Morice, pour qui Nicolas Sarkozy est "au coeur de la corruption".
Les policiers avaient trouvé en 2007 à la DCN une note mentionnant l'aval pour la création d'une société off-shore -baptisée Heine et par laquelle transitait les commissions du contrat Agosta- du directeur de cabinet de M. Balladur à Matignon, Nicolas Bazire, et celui du ministre du Budget d'alors, Nicolas Sarkozy.
http://www.lepoint.fr/actualites-politique/2010-04-26/reaction-moscovici-ps-veut-que-sarkozy-s-explique/917/0/448016
Publié le 26/04/2010 à 14:22 - Modifié le 26/04/2010 à 15:58 Le Point.fr
RÉACTION
ATTENTAT DE KARACHI - Moscovici (PS) demande à Sarkozy de "s'expliquer"
AFP
Pierre Moscovici © XAVIER LEOTY / AFP
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 Pierre Moscovici (PS) a estimé lundi qu'Édouard Balladur devait "s'expliquer" après des informations parues dans Libération selon lesquelles sa campagne présidentielle en 1995 aurait été alimentée par des commissions dans le cadre d'un contrat de vente de sous-marins au Pakistan.
"Maintenant ces révélations sont sur la table, Édouard Balladur doit s'expliquer, doit donner une réponse", a affirmé le député socialiste du Doubs sur France 2 . Selon lui, le gouvernement doit également "déclassifier les documents qui permettent de savoir ce qui s'est passé, puisque ce sont des commissions officielles". Pierre Moscovici a jugé que le chef de l'État était concerné par cette affaire. "Il ne faut pas oublier que Nicolas Sarkozy, aujourd'hui président de la République, était le directeur de campagne d'Édouard Balladur", a-t-il fait valoir. Le directeur de campagne d'Édouard Balladur était Nicolas Bazire, son directeur de cabinet à Matignon, tandis que Nicolas Sarkozy était porte-parole et ministre du Budget. "Donc, il faut que les pouvoirs publics, à commencer par le président de la République, le ministre de la Défense, s'expliquent sur ce qui s'est passé."
Selon Libération , la campagne présidentielle de l'ancien Premier ministre Édouard Balladur de 1995 aurait reçu 10 millions de francs provenant de commissions versées sur un contrat de vente de sous-marins au Pakistan, auquel s'intéresse un juge antiterroriste enquêtant sur l'attentat de Karachi en 2002.
http://www.lepoint.fr/actualites-politique/2010-04-26/opposition-le-ps-demande-la-declassification-des-documents/917/0/448026
Publié le 26/04/2010 à 14:40 - Modifié le 26/04/2010 à 15:50 Le Point.fr
JUSTICE
ATTENTAT DE KARACHI - Réclamation de la "déclassification" des documents par le PS
AFP
"La balle est dans le camp du gouvernement et du président de la République. Sur ce sujet nous demandons des explications beaucoup plus claires" de leur part, a déclaré Benoît Hamon lors du point de presse du parti © Abaca
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 Le PS appelle lundi "solennellement" le ministre de la Défense Hervé Morin à "déclassifier" les documents réclamés par la justice sur le contrat de vente de sous-marins au Pakistan, suite aux affirmations de Libération selon lesquelles ce contrat aurait alimenté la campagne présidentielle d'Édouard Balladur en 1995.
"Si, comme le président de la République l'affirme, cette affaire n'est qu'une fable et si, comme M. Balladur l'affirme, ces accusations sont infondées, il y a une manière très simple de faire la transparence sur ce sujet : nous demandons solennellement au ministre de la Défense de déclassifier les documents que réclame le juge Marc Trevidic sur les attentats de Karachi", a affirmé le porte-parole du PS, Benoît Hamon, lors du point de presse du parti. Selon lui, "si le gouvernement veut démontrer qu'il n'y a pas eu de financement illégal de la campagne d'Édouard Balladur, qu'il fasse toute la transparence sur les documents dont la justice demande la déclassification" et qu'"elle n'a pas obtenue", ajoute-t-il. Le socialiste Pierre Moscovici avait déjà affirmé plus tôt dans la matinée que "les pouvoirs publics, à commencer par le président de la République, le ministre de la Défense, [devaient s'expliquer] sur ce qui s'est passé."
"La balle est dans le camp du gouvernement et du président de la République. Sur ce sujet nous demandons des explications beaucoup plus claires" de leur part, a insisté Benoît Hamon. Il rappelle que Nicolas Sarkozy était ministre du Budget du gouvernement Balladur et le porte-parole de campagne de l'ancien Premier ministre en 1995. Selon le quotidien Libération , la campagne d'Édouard Balladur aurait reçu 10 millions de francs qui pourraient provenir de commissions versées sur un contrat de vente de sous-marins au Pakistan, auquel s'intéresse le juge antiterroriste Marc Trevidic enquêtant sur l'attentat de Karachi en 2002.
http://www.liberation.fr/politiques/0101632128-les-commissions-suspectes-du-reseau-balladur
Politiques 26/04/2010 à 00h00
Les commissions suspectes du réseau Balladur
EXCLUSIFLes documents bancaires que «Libération» s’est procurés montrent que des intermédiaires imposés par l’ancien Premier ministre ont perçu des commissions liées au contrat d’armement signé avec le Pakistan en 1994.
6 réactions
Par GUILLAUME DASQUIÉ
 
Edouard Balladur en mars 2009. (POOL New / Reuters)
La campagne d’Edouard Balladur pour la présidentielle de 1995 a-t-elle bénéficié d’un financement illicite en relation avec le contrat de sous-marins français vendus au Pakistan ? Depuis février, en marge de l’affaire de l’attentat de Karachi qui a entraîné la mort de 11 Français
http://www.liberation.fr/societe/0101609029-karachi-le-reseau-balladur-mis-en-cause
Société 17/12/2009 à 00h00
Karachi : le réseau Balladur mis en cause
Attentat. L’ex-Premier ministre a placé ses hommes pour gérer les commissions du contrat pakistanais.
1 réaction
Par GUILLAUME DASQUIÉ
   Ce matin, l’enquête sur l’attentat de Karachi du 8 mai 2002 connaît un développement que les responsables politiques redoutaient. Lors d’une conférence de presse, l’avocat des familles des victimes, Me Olivier Morice, doit détailler une plainte pour corruption qu’il a déposée ce lundi. La justice reconstitue depuis plusieurs mois les conditions dans lesquelles la France a signé, en 1994, un contrat de vente de sous-marins avec le Pakistan. Ce contrat avait conduit des ouvriers des arsenaux de la Direction des constructions navales (DCN) à travailler sur place, avant d’être pris pour cible dans un attentat, qui fit 11 morts dans leurs rangs.
Or des éléments récents étayent les soupçons d’un schéma de corruption au profit de décideurs français, dans le cadre de ce contrat d’armement validé par le ministre du Budget de l’époque, Nicolas Sarkozy. Les dernières découvertes ont été apportées par l’audition d’Emmanuel Aris, le 23 novembre, et dont Libération a pris connaissance.
Hors norme. En 1994, Aris occupe le poste de directeur international de DCNI, la société chargée de livrer les sous-marins au Pakistan. Le marché est hors norme : 825 millions d’euros, ponctionnés de 10,25% de commissions - un record. À l’époque, son supérieur à la DCNI est Dominique Castellan, pur produit du ministère de la Défense. Sous ses ordres, le travail d’Aris concerne «la recherche, le choix, les négociations et les relations avec les agents», précise-t-il.
Mais deux hommes d’affaires lui sont imposés pour remplir cet office : Ziad Takieddine et Abdulrhamane el-Assir. Et selon une procédure singulière, dictée par son chef, Dominique Castellan. Emmanuel Aris se souvient : «M. Takieddine […] avait été présenté par M. Donnedieu de Vabres, c’est ce que M. Castellan m’a dit. À l’époque, M. Donnedieu de Vabres était au cabinet de M. Léotard[ministre de la Défense, ndlr]». Réaction étonnée du juge Marc Trévidic : «Était-il fréquent qu’un agent soit présenté à l’entreprise par le pouvoir politique ?» Réponse laconique : «C’était rarissime à ma connaissance.»
D’autant que ces intermédiaires imposés par des proches d’Edouard Balladur, à l’époque Premier ministre, interviennent en doublon. Aris se rappelle sa rencontre avec Takieddine et El-Assir dans un appartement de l’avenue Henri-Martin, en 1994, tandis que la DCN avait déjà accordé 6,25% de commissions aux décideurs pakistanais. «Pour moi, ces 6,25% devaient […] couvrir l’ensemble des intervenants, du balayeur - c’est une façon de parler - au Premier ministre pakistanais.» Or le réseau soutenu par Renaud Donnedieu de Vabres obtient une rallonge, 4% de commissions supplémentaires, soit 33 millions d’euros. Une cagnotte confiée à une société de droit panaméen, Mercor Finance, assistée par une banque à capitaux libyens - selon des documents consultés par Libération.
Montages. D’autres cadres de la DCN ont assuré au juge que de tels montages servaient à rémunérer les seuls responsables politiques pakistanais. Personne d’autre. Cependant, des documents obtenus au Pakistan montrent que l’actuel président, Ali Zaradari, a reçu en 1994 seulement 3 millions d’euros d’El-Assir (Libération du 10 novembre). Reste 30 millions. Le prix d’une présidentielle en 1995 ? C’est la question que formule la plainte d’Olivier Morice. Sollicité pour cet article, Renaud Donnedieu de Vabres n’a pas donné suite.
http://www.lefigaro.fr/politique/2010/04/26/01002-20100426ARTFIG00429-karachi-les-explications-d-edouard-balladur-.php
Attentat de Karachi : les explications de Balladur
Mots clés : PARIS, Edouard Balladur
Par lefigaro.fr
26/04/2010 | Mise à jour : 19:02 Réactions (53)
Crédits photo : AFP
EXCLUSIF - Dans une tribune à paraître mardi dans le Figaro, l'ancien premier ministre dément avoir bénéficié de rétro-commissions pour financer sa campagne présidentielle de 1995.
 
Le quotidien Libération affirme, sur la foi de documents qu'il a obtenus, que l'association pour le financement de la campagne d'Edouard Balladur aurait reçu en 1995 10 millions de francs en espèces. Un dépôt qui serait intervenu peu de temps après le versement d'une commission à deux intermédiaires «imposés par les balladuriens» dans le cadre d'un contrat de vente de sous-marins au Pakistan, assure Libération qui insiste sur la concomitance des faits sans pour autant disposer de preuve. «Pour l'instant, la preuve décisive que ces fonds auraient permis de solder les comptes de campagne d'Edouard Balladur manque», écrit le directeur de la rédaction Laurent Joffrin.
Dans une tribune à paraître mardi dans Le Figaro, l'ancien premier ministre dément avoir bénéficié de financements illégaux. Et assure n'avoir pris aucune décision autorisant l'octroi de commissions.
Voici le texte en intégralité :
« En 2002, des agents de la Direction des Constructions Navales, en service à Karachi au Pakistan pour l'armement de trois sous-marins vendus par la France, ont été victimes d'un attentat. Onze d'entre eux y ont perdu la vie. Ce drame épouvantable a légitimement suscité beaucoup d'émotion et d'interrogations sur les causes qui avaient pu l'entraîner.
Depuis huit ans que les recherches sont entreprises, aucun explication n'est encore apparue clairement. L'attentat a-t-il été le fait du terrorisme islamiste ? La conséquence d'un règlement de comptes entre clans pakistanais rivaux ? La manifestation d'une hostilité récurrente entre l'Inde et le Pakistan ? Une mesure de rétorsion prise contre la France qui aurait annulé en 1996 des commissions versées à l'occasion de la vente en 1994 au Pakistan de ces trois sous-marins ? La mission d'information constituée par l'Assemblée nationale a examiné toutes ces hypothèses. Je souhaite qu'elle puisse terminer ses travaux.
Depuis maintenant deux ans, ce drame a fourni à certains un prétexte pour me mettre en cause, au motif, prétendent-ils, qu'à la faveur de la vente de ces sous-marins en 1994, j'aurais autorisé le versement de commissions permettant ultérieurement le financement de ma campagne présidentielle de 1995. Ainsi est invoquée ma responsabilité indirecte dans la mort de onze Français, dès lors que l'annulation des commissions en 1996 aurait entraîné, par rétorsion, l'attentat de 2002.
Dans cette présentation des choses rien ne correspond à la vérité, rien n'est étayé par les faits, tout s'appuie pour l'essentiel sur une note émanant d'un agent d'une officine privée de sécurité, note établie en 2002, après l'attentat, et qui amalgame un tissu d'invraisemblances et d'absurdités.
Dès lors que je suis mis en cause sur un sujet aussi grave, et quel que soit mon désir de ne pas me laisser entraîner dans les polémiques qui émaillent notre vie publique, je tiens à rappeler certains faits :
1/ La vente des trois sous-marins au Pakistan a été autorisée par moi lors de la visite en 1994 de Mme BHUTTO Premier Ministre.
2/ La décision d'autoriser l'octroi de commissions n'était pas de la responsabilité du Premier ministre ou de ses services. J'ignore si, en l'espèce, il a été décidé d'y avoir recours. Je rappelle d'ailleurs qu'à l'époque les commissions étaient légalement permises et n'ont été interdites que six ans plus tard.
3/ Pour assurer le financement des dépenses électorales de ma campagne, j'ai eu recours à l'ensemble des moyens légaux dont je disposais : emprunt pour une grande partie, contribution de certains partis politiques qui appuyaient ma candidature et, évidemment le concours financier de tous ceux, militants et électeurs, qui ont soutenu ma campagne électorale par voie de souscription et aussi par dons directs, dont le total a été très inférieur au plafond légal alors applicable. Tout cela en parfaite transparence.
Les comptes de ma campagne ont été audités puis remis au Conseil constitutionnel et validés par lui dans une décision publiée au Journal Officiel du 12 octobre 1995. Ni les dépenses ni les recettes n'ont été estimées par lui contraires au droit.
4/ En 1996, si j'en crois les déclarations de certains responsables gouvernementaux de l'époque, le versement des commissions qui auraient été afférentes à ce contrat a été interrompu, alors que ma campagne présidentielle était terminée depuis un an et qu'il n'était nul besoin de la financer. Sur quelles bases, sur le fondement de quelles informations a été prise la décision d'interdire les commissions en cause en 1996 ? Quelle a été la portée de cette décision ? C'est aux autorités françaises de l'époque de faire la clarté sur ce point.
5/ Deux autres questions devraient également recevoir des réponses claires.
Si véritablement l'attentat de 2002 est dû à la suppression du versement de commissions en 1996, comment expliquer que les mesures de rétorsion qui auraient été prises par leurs bénéficiaires soient intervenues six ans après ? Pourquoi un tel délai ?
Quant au rapport demandé en 2002, après l'attentat, ses destinataires n'en ont fait aucun usage durant six ans jusqu'en 2008. Comment expliquer cette négligence ? Comment se fait-il que ce rapport ait été découvert comme par hasard dans un dossier relatif à d'autres affaires ?
Il faut répondre à ces questions. Il est regrettable qu'une fois de plus tout soit fait pour donner le sentiment que le débat politique recourt à de pareils procédés.
Je m'en tiens à ce dont je suis certain : je n'ai pris en tant que Premier Ministre aucune décision d'octroi de commissions ; les comptes de ma campagne présidentielle ont été validés sans réserve, il y a quinze ans, par le Conseil constitutionnel.»
 Par lefigaro.fr
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