Les Rodhaniens n'ont pas longtemps fait illusion face au Bayern de Munich ce mardi soir. Ils ont été dominés quasiment tout le long du match, et dans tous les compartiments.
On pourrait longtemps épiloguer sur les choix de Claude Puel, notamment de faire jouer Boumsong qui revenait de blessure. Vu le match, c'était clairement un risque. Mais ne pinaillons pas : Lyon a surtout été battu au mental. On a en effet senti (c'est le terme) les Français crispés, incapables d'une quelconque audace. Le déséquilibre était net entre le Bayern, habitué aux joutes continentales, et Lyon, paralysé par l'enjeu et comme étonné de se retrouver là.
Jean II Makoun a fait un match correct, mais il a surtout été fidèle à lui-même : un milieu de terrain manquant très cruellement d'épaisseur. Dans ce type de situation, en effet, il aurait pu sonner la révolte, mettre de la densité au milieu et permettre à tout le bloc de monter pour aller faire douter les bavarois. Mais nous avons eu droit à de beaux déplacements, certes, à des passes ciselés, assurément, mais j'ai en vain attendu que "Sergent" mérite enfin son surnom et qu'il porte le ballon, provoque, porte l'estocade chez l'adversaire, houspille ses camarades...
On me trouvera peut-être dur avec mon compatriote, et peut-être pensera-t-on que j'attends trop de lui. Mais il a la malchance d'être l'héritier d'une tradition camerounaise de milieux défensifs, anciens et nouveaux, qui ont toujours été les patrons de l'entrejeu (euphémisme). Or, je n'arrive décidément pas à me faire à ce milieu qui donne sur le terrain l'expression qu'il ne fait que passer par là, et qui joue décidément trop léger.
En attendant, le score est là, et les eaux du Rhône arrivent ce matin à Marseille, charriant quelques regrets et moult imprécations. Le temps viendra ensuite pour les coubertinages de bon aloi, du genre "C'est déjà énorme que nous soyons arrivés là," et d'autres fortes paroles du même tonneau.
On a toujours une ambition digne de son vrai rang.