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Projet socialiste : mission accomplie pour Pierre Moscovici

Publié le 28 avril 2010 par Hmoreigne

 Mosco veni, Mosco vedi, Moso vici. Le député du Doubs savoure son heure de gloire. Candidat malheureux au poste de Premier secrétaire, le voilà relancé par la nouvelle matrice idéologique du PS élaborée sous sa houlette. Un texte à la fois consensuel, puisque adopté à l’unanimité des courants en Bureau national, et jugé marqué à gauche par son caractère offensif.

Même si ce n’est pas encore la révolution idéologique, la phase d’élaboration réussie du nouveau modèle de développement du Parti socialiste dans la perspective de 2012 confirme le lent redressement de la rue de Solférino. Sous la férule de la première secrétaire muée en institutrice intransigeante et Pierre Moscovici en répétiteur conciliant, les socialistes se sont remis au travail. Il était temps. “Les socialistes ont travaillé dans un esprit extrêmement constructif, avec la volonté de se rassembler, plutôt que de se distinguer artificiellement“, a jugé Pierre Moscovici.

Le PS semble enfin s’être affranchi de ses complexes à l’égard de la question économique et financière. L’objectif assigné par Martine Aubry d’une réappropriation des valeurs de la gauche semble aujourd’hui atteint.

A ce titre, Pierre Moscovici a repris dans un document de travail la notion d’offensive de civilisation, une expression utilisée par la première secrétaire Martine Aubry en août 2009. Le fil conducteur de la nouvelle matrice est constitué de la recherche d’une nouvelle répartition des richesses entre le capital et le travail mais aussi d’interrogations critiques autour d’une société de consommation individualiste marquée par le délitement des mécanismes de solidarité.

Le projet comporte notamment la mise en place d’un Pôle public d’investissement industriel”, une “révolution fiscale” avec la suppression du bouclier fiscal et “la fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG” mais aussi l’idée de s’attaquer à la politique salariale avec une volonté affichée de réduction des écarts de rémunération. A cet égard, les agriculteurs, en situation très difficile ne sont pas oubliés.Le PS propose à leur égard “une juste rémunération” intégrant l’aspect préservation de l’environnement. Enfin, même si elle doit être approfondie, la notion de sécurité sociale professionnelle est abordée ainsi que celle d’une construction européenne plus solidaire.

Le Figaro voit dans ces grandes manoeuvres le coup d’envoi de la bataille idéologique que veut mener Martine Aubry contre la droite en vue de l’élection présidentielle de 2012. L’idée défendue par la Première secrétaire est non de “poser une rustine ici ou un pansement là mais de proposer un autre modèle” au libéralisme à travers notamment la notion de solidarité.

Le document qui sera soumit au vote des militants fin juin et fera l’objet d’une Convention nationale début juillet constitue la première étape d’une série de textes qui constitueront le socle du projet socialiste pour 2012. A l’automne il sera complété par deux autres documents portant respectivement sur l’international et sur l’égalité réelle.

Tout n’est pourtant pas rose au PS. Jeter les premières bases d’un nouveau projet ne règle pas l’absence d’un leadership naturel. Le recours à des primaires constitue à cet égard la moins pire des solutions. En outre, deux sujets sont aujourd’hui très clivant. La question de la construction européenne dont l’orientation libérale au regard de la crise actuelle reste largement mise en cause ainsi que celle de la résorption de la dette publique abyssale qui constituera le venin du prochain mandat présidentiel.

François Hollande qui affiche clairement ses ambitions présidentielles a livré à cet égard dans les colonnes du quotidien Le Monde du 19 avril un message qui n’est pas passé inaperçu. “C’est un quinquennat de redressement qu’il nous faut préparer” (..) “Ma démarche ne consiste pas à annoncer de la sueur, du sang et des larmes, mais à indiquer le chemin d’un espoir crédible. Pour gagner nous n’avons pas à besoin d’en promettre tant et plus. Nous devons donner du sens, annoncer trois ou quatre priorités et surtout dire comment nous les financerons. La réforme fiscale est la condition de toutes les autres.

Pierre Moscovici, france-info, 28 04 2010
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Discours de Martine Aubry au conseil national
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Martine Aubry dévoile le projet socialiste
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