Retrouvailles, et souvenirs

Ma famille est assez réduite, je n’ai qu’un frère, et une cousine, qui a une dizaine d’années de plus que moi : je n’ai donc jamais connu les grandes réunions de famille, et pourtant, jusqu’à mes seize ans, nous avons passé toutes les fêtes et autres événements familiaux avec des amis très proches, une autre famille qui était liée à la mienne depuis nos grands parents.

Il y a quelques années, des drames de la vie nous ont séparés. Douleurs. Silences. Incompréhensions.

Dix ans sont passés, et aujourd’hui nous nous retrouvions, chez mes parents. La dernière fois, c’était dans les allées de cimetières.
J’avais un peu peur de ces retrouvailles, j’en était resté à mes souvenirs de ces Noëls ou anniversaires, quand j’étais encore enfant. Dix ans après ils auraient vieilli, et puis certains ne sont plus là. Ils nous ont tous quittés la même année, il y a dix ans. Certains beaucoup trop tôt. Il manquerait des rires, des voix, des regards, des histoires.
Tous mes souvenirs d’enfance, c’était avec eux. Des souvenirs de bonheur et d’insouciance.

Et puis finalement mes craintes étaient sans raisons, et aujourd’hui, au bout de quelques minutes nous retrouvions cette complicité, cette amitié. Les voix et les visages étaient familiers, rien, ou presque n’avait changé.

Dit comme cela, il n’y a rien d’extraordinaire à cette journée, et pourtant, ce soir, en écrivant ces mots, j’en ai les larmes aux yeux. De grosses larmes.
Les souvenirs se pressent dans ma tête, des souvenirs d’enfance. Il n’y a ni nostalgie, ni tristesse, juste ce bonheur d’avoir retrouvé ces moments, intacts.

Le bonheur est simple.
À condition d’y être accompagné.