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La part du non-verbal en psychothérapie

Publié le 28 avril 2010 par Pmarec

La part du non-verbal, en psychothérapie


La part du non verbal en psychothérapie est fondamentale : alors qu’il est dit que dans la vie courante le non verbal représente 80% de l’interaction, il me semble qu’en psychothérapie, cela peut avoir une part encore plus importante : en effet, le patient étant invité à contacter ses sentiments, ses émotions, son intimité, … La porte est grande ouverte pour laisser son corps s’exprimer.
Or, lors de la thérapie, le patient se montre à travers l'expression conjointe de son ça, son moi et son surmoi. La plupart du temps, les trois s’accordent avec une certaine fluidité, cependant il arrive que le surmoi oppose une résistance à l'expression du ça, répétant par là même des interdits intégrés par le patient. Si par exemple le thérapeute propose à son patient une interprétation de ce qui vient d’être dit, et que le patient n’est pas prêt à entendre cette interprétation car cela remettrait en cause des interdits profondément ancrés dans son inconscient, le patient peut avoir des réactions physiques ou des mouvements incontrôlés. Cela peut par exemple se manifester par une raideur du corps ou le souffle coupé, et peut correspondre à la « formation réactionnelle », l’un des mécanismes de défense cités par Anna Freud[1].
A l’inverse, le thérapeute peut repérer que son patient a touché quelque chose de très profond lorsque les épaules de ce dernier retombent, que tout son corps se relâche et se détend.
Lors d’approches en écoute corporelle (la personne écoutée est invitée à se centrer sur ses émotions et leur manifestation corporelle), la part du non-verbal est encore plus forte puisque l’on met cette fois volontairement l’accent dessus. Dans ces moments, la personne expose une grande part de sa vulnérabilité, dans la mesure où elle se met à nu devant le groupe. Cela implique pour cette personne, de savoir lâcher-prise.
Dans le cadre de massages thérapeutiques, énergétiques, le thérapeute s’appuie là aussi dans une grande mesure sur le non-verbal : le corps de son patient, ses nœuds musculaires ou énergétiques (selon la « lecture » du thérapeute) en disent long sur ses blocages.
De façon plus générale, le non-verbal est une expression indicielle très importante pour le thérapeute qui anime des groupes : il peut en effet observer de façon attentive la façon dont les uns ou les autres s’asseyent par rapport au groupe (en avant, en retrait, à côté du thérapeute, …). Le thérapeute peut également observer l’attitude corporelle des différents participants au groupe : certaines personnes semblent détendues les jambes allongées, d’autres sont ramassées sur elles-mêmes, etc. Autant d’expressions « indicielles », comme le disent Marc et Picard, susceptibles de fournir des éléments de compréhension au thérapeute, sur l’état émotionnel qui anime tel ou tel participant.
Selon ces deux auteurs, dans la communication non verbale, le regard et la bouche sont les régions les plus expressives. L’attitude corporelle, tout en étant l’indice d’un état émotionnel interne, peut aussi traduire l’implication de l’individu dans l’interaction. Ils citent alors la fuite du contact oculaire comme l’expression d’une réserve devant le caractère personnel des questions abordées. Et en même temps si l’on s’en réfère à la PNL, qui accorde une grande importance à la gestuelle, aux attitudes corporelles et à l’expression du visage : un regard qui s’oriente en haut à droite indique que la personne cherche dans ses souvenirs, c’est le « visuel remémoré ».
[1] FREUD A., Le moi et les mécanismes de défense


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