Ah, t’aimer quand vient le soir
Ah, t’aimer quand vient le soir,
Quand le jour ne veut pas s’en aller
Et la nuit tarde à naître.
Ah, voir ton corps nu,
Doré,
Ardent dans le rouge éclat du crépuscule,
T’aimer dans l’herbe.
T’aimer avec tes cheveux épars sur les feuilles,
Gazouillant sous les ombres mobiles et dansantes des fleurs,
Te cueillir,
Offerte
Comme une souveraine étoile parfumée,
Faire croître sur tes seins altiers,
Comme de jeunes pousses,
La rosée née de l’étreinte.
Ah, t'aimer tard le soir,
Tout empreint de nostalgie,
Au son de la cornemuse de Dylan,
T’aimer au rythme de toute autre musique,
Allumer dans tes yeux
Le silence qui, à son comble, bout et se rompt,
Allumer dans tes yeux la souffrance.
Découvrir dans ton corps
Les semences des prairies,
Voyager dans les syllabes rauques jaillis de ta bouche,
Atteindre la passion qui annonce le cri,
Réduire à un chuchotement
La parole qui transcende
Le gémissement béni.
Ah, t'aimer quand vient le soir,
Couler sur tes jambes comme l’eau vive,
Comme le soleil qui meurt dans le sable…
Dévaler dans ton ventre,
Comme un torrent né de la pluie d'été,
Te retrouver sereine, étendue dans l’herbe,
Sous le soleil de l'après-midi qui fait flamboyer
Toute notre passion folle et hallucinée.
Tu as été faite pour être aimée à l’heure du loup,
A l’heure de la rencontre magique et discrète
Du soleil avec la lune…
Daufen BACH
Traduit en français par Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 28 avril 2010