La semaine dernière à Bruxelles, a eu lieu le débat suite aux décisions prises à propos de la Grèce, lors du Conseil extraordinaire. La présentation de l’accord sur la Grèce qui a été faite par Mr Van Rompuy et le Commissaire européen chargé des affaires financières, a été plus que poussive.
Ni le commissaire, ni Mr Van Rompuy n’ont donné l’impression de mesurer la faiblesse de l’accord politique trouvé alors que les marchés eux, continuent à considérer que la situation de la Grèce nécessite des relevés des taux d’intérêt pour l’emprunt obligataire grec à près de 7%. L’accord qui intègre le FMI et qui de surcroit stipule que ce n’est qu’en cas de difficulté pour la Grèce à trouver un financement que les pays européens interviendraient, ne rassure absolument pas les marchés dans l’exercice d’une solidarité au sein de la zone euro vis-à-vis de la Grèce.
Dans le même temps, le gouvernement grec de Georges Papandréou s’est pourtant engagé à une baisse de 4 points en un an de son déficit public. De plus, les tensions persistantes conduisent un certain nombre de détenteurs de fonds grecs à quitter la Grèce.
Tout cela n’est donc pas bon, ni pour le projet européen, ni pour la situation économique globale de la zone euro. Aujourd’hui, l’Europe est en panne d’initiative, de réactivité, d’ambition. Elle répond aux cas par cas, sans véritable projet, ni coordination.
Mr Van Rompuy a affirmé que pour les solutions complémentaires, le Conseil européen extraordinaire avait mis un groupe de travail qu’il pilotera. Dans les semaines qui viennent, il fera des propositions en ce qui concerne la coordination des politiques économiques, la gouvernance européenne, l’éventualité d’un fonds monétaire européen. Tout cela est long, tout cela est l’image d’une Europe qui s’essouffle.
Par contre, au Parlement Européen, les interventions du Groupe des Socialistes et Démocrates, du Groupe des verts et de Guy Verhofstadt du Groupe libéral, sont plutôt rassurantes. Le Parlement a envie de reprendre l’idée européenne, veut une coordination et une gouvernance économique, souhaite que s’instaurent rapidement des mécanismes de solidarité.
Face à l’inertie de la Commission et au manque d’ambition du Conseil Européen, même si la décision vient d’être prise de débloquer enfin des fonds, le Parlement porte à lui tout seul l’ambition pour l’Europe. Malheureusement, cela ne peut suffire pour l’instant.
Enfin, je voudrais indiquer que je reçois de plus en plus des commentaires et de mots d’encouragements pour cette lettre. Aussi, je vais m’organiser pour y répondre. Bien à vous et merci.
Stéphane Le Foll, Député européen