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Vers une Europe Allemande.

Publié le 29 avril 2010 par Hermes
Ce matin à Madrid, les titres des quotidiens s’alarment de la dépréciation de la note de l’Espagne par les marchés financiers.
En effet, le glas a sonné. Pourtant, à les lire de plus près , on continue la politique de l’Autruche et on se persuade que le boulet qui atteindra Athènes puis Lisbonne ne parviendra pas jusqu’ici.
A la fin de 2009, je m’amusais à de « fumeuses » prédictions pour l’an 2010, envisageant, outre un plongeon de la bourse, la fin de l’Euro. Nous y sommes.
Ce qu’aucun politologue patenté ne se risquait alors à envisager est pourtant devenu une certitude : La zone Euro est en phase d’agonie.
N’avaient-ils rien vu venir ? Sans doute, tant leurs effets oratoires ne sont que l’écho des bonimenteurs du pouvoir selon lesquels, à défaut d’une réalité économique tout reposerait sur la « confiance ». Sans se rappeler que le mot « crédit » n’est qu’une altération du verbe « croire » et qu’un mirage ne saurait être une réalité.
Angela Merkel le sait si bien que, par ses tergiversations apparentes, elle ne fait que précipiter un processus irrésistible qu’elle désire.
Rappelons nous : il y a peu Sarkozy nous disait : « La France est en faillite. »
Or nous allons verser 4 milliards d’Euros à la Grèce quand chacun sait désormais qu’ils ne seront jamais remboursés. Sans parler des pertes des banques françaises qui se sont exposées dans des prêts trop aventureux.
Or cette somme ne sera qu’une goutte d’eau quand il faudrait 200 milliards d’Euros pour sauver la Grèce !
Quant à l’Allemagne elle en rajoutera un peu plus, mais qu’importe, elle en a les moyens et il s’agit pour elle d’apurer les comptes et de repartir à zéro. Et d’ailleurs qui lui donnerait tort quand, lors de la création de l’Euro, elle avait fixé des règles qui n’ont pas été respectées ?
Elle a joué le rôle de la cigale qui préparait le gâteau tandis que des fourmis le grignotaient dans son dos.
Nous sommes, en France, à la croisée des chemins.
A ceux qui usent le fond de leur cervelle sur le mur des lamentations des burqas relookées entre droits de l’homme ou de la femme, ou racisme ordinaire, il serait temps qu’ils anticipent le véritable débat qui les agitera prochainement : Le choix entre un souverainisme contraint, celui des fourmis exclues de la monnaie commune.Ou entre une nouvelle zone Euro à laquelle la France pourrait prétendre mais aux conditions de Berlin.
Ce qui présage d’un côté, une France balkanisée, une monnaie sans valeur et une économie en décrépitude. Mais de doux rêves populistes pour la soutenir.
Et de l’autre une France soumise à des règles d’austérité et de transparence par une banque centrale à Berlin.
Ou bien, cette monnaie forte se fera sur un axe Berlin- Varsovie, qui fera s’effondrer la Livre britannique et ôtera au Dollar sa fiction de valeur refuge.
L’hypothèse la plus probable est que nous n’échapperons pas à un référendum avec ce choix simple : La France comme Etat balkanisée dans une Europe du Sud ou bien dans une Europe allemande ? Après « La Cigale et la Fourmi », ce sera « Le Loup et le Chien «. La Fontaine, toujours !
Que choisirez-vous ?
Les déchirements internes qui ne manqueront pas de se produire, à droite comme à gauche, préludent à d’intéressantes perspectives pour les présidentielles de 2012.
Alors, pour l’instant, on se voile la face et on botte en touche sur des « problèmes sociétaux » qui n’ont aucun poids face au réel qu’il faudra bientôt affronter.

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