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L'UE, l'URSS du XXIème siècle?

Publié le 29 avril 2010 par Despasperdus

Le gouvernement grec s'apprête à imposer de nouvelles réformes de régression sociale afin que le FMI de DSK le "socialiste" et des pays membres de l'UE daignent lui prêter quelque menue monnaie à des taux usuraires.

Un malheur ne venant jamais seul, le Portugal était pris hier dans la tourmente, au point que le chef de gouvernement social-démocrate et le leader de l'opposition de droite présentaient ensemble un plan d'urgence pour rassurer les spéculateurs marchés financiers! Aujourd'hui, c'est au tour de l'Espagne, et demain ?

Mais à quoi sert l'Union européenne ?

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Dans un précédent billet appelant à un rassemblement de solidarité avec le peuple grec, un commentateur d'obédience "socialiste" affirmait ceci :

«oui c'est le manque d'Europe, l'absence d'une vraie fédération européenne qui met la Grèce dans la menthe...dommage que cette construction aie été retardée en 2005 et soit encore prisonnière des égoïsmes nationaux.»

Le Non au référendum de 2005 aurait donc retardé la construction d'une vraie fédération européenne... ? Et, il conclut en affirmant que l'UE est encore "prisonnière des égoïsmes nationaux".

De quels égoïsmes parle-t-il ? Mystère et boule de gomme ! Est-il égoïste de défendre les services publics ? Est-il égoïste de s'opposer au dumping social ? Est-il égoïste de s'opposer au dogme de la concurrence et de la mondialisation heureuse ? C'est tout de même dommage de rester si vague sur une telle question.

Certes, imaginer de façon abstraite le devenir d'une telle construction est fort intéressant intellectuellement, mais en politique, il faut bien, un moment ou un autre, se confronter à la réalité pour éviter le mur.

Par conséquent, il faut bien se demander si ladite construction européenne qui avance, trop lentement au goût de ses thuriféraires, apporte quelques progrès dans le domaine de la recherche, de l'emploi, de l'éducation, de la santé, de la culture, de l'écologie, et du bien-être général des peuples...

Rappelons que dans le meilleur des rêves staliniens, l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques était le système idéal aussi bien économiquement, socialement et culturellement... Quand on émettait des réserves, le "stal" de service nous expliquait doctement que les imperfections de l'URSS étaient dues à sa jeunesse, à un certain retard dans sa construction, à son histoire... Autrement dit, l'URSS n'était pas suffisamment avancée dans la voie communiste, mais l'avenir s'annonçait radieux !

Aujourd'hui, les défendeurs de l'Union européenne emploient des arguments similaires. Il devient même impossible de contester le bien-fondé de l'UE, comme autrefois l'URSS, sans se faire taxer de populiste, nationaliste, réactionnaire, rétrograde, passéiste...

La comparaison entre l'UE et l'URSS est osée mais juste.

Elle est l'objet d'un livre de l'ex dissident soviétique Vladimir Boukovsky.

Pour Boukovsky, l'UE, comme l'URSS en son temps, n'est pas une démocratie. Les décisions sont prises, loin des citoyens, et sans véritable contrôle démocratique. Le Parlement européen a autant de pouvoirs sur la Commission européenne que le Soviet Suprême sur le Politburo. Il compare d'ailleurs la Commission européenne, composée de technocrates non élus, à l'ancien Politburo qui dirigeait l'URSS.

Deux systèmes reposant sur une caste de privilégiés et sur la propagande. Celle de l'UE n'a d'ailleurs rien à envier à celle de l'URSS, puisque les médias publics sont relayés par de puissants médias privés, avec en prime l'illusion de la liberté. A mesure que l'UE se construit, les discours de propagande pro UE ne cessent de s'écarter de la réalité... Ainsi, la crise actuelle révèle combien le slogan de l'Europe qui protège, entonné à droite et au P"S", est un mensonge. C'est en son nom que se font toutes les réformes de régression sociales.

Et pour conclure, nous ne boudons pas notre plaisir de citer un passage d'un excellent article de B. Cassen, le libre-échangisme, machine de guerre contre les systèmes de protection sociale :

«Hans Tietmeyer nous avait prévenus : la concurrence entre les systèmes fiscaux et donc, par ce biais, entre les systèmes de protection sociale n’est pas une exception, mais bien la règle dans l’UE. C’est pourquoi tout discours sur l’avenir des retraites, pour prendre un exemple d’actualité, relève du tour de passe-passe s’il ne prend pas en compte les logiques européennes qui, toutes, ont pour conséquence l’assèchement des ressources fiscales et salariales destinées à la protection sociale.». (Source : le journal des alternatifs)


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