Depuis quelques temps (notion vaguement imprécise tout à fait adaptée à la structure temporelle locale), de curieux conifères de signalisation fleurissent au bord des routes et à l’entrée des chemins nengone. Plus exactement dans une zone comprise entre
Tadine-Est et Cengeité-Ouest, le long de la côte Sud de l’île.
Ce n’est pas à toi, fidèle lecteur d’entre tous, que je vais apprendre la signification de cette codification limpide que d’aucun, pourtant, qualifierait
d’absconne. Cette codification, depuis une succession d’articles de mars, avril et mai 2009, n’a plus aucun secret pour toi.
Mais, à l’attention des nouveaux arrivants interloqués qui viennent de nous rejoindre sur ce blog, je me dois de procéder à un petit rappel aussi pédagogique que bienvenu. A ces derniers, et afin
que le rouge de la honte ne les submerge pas plus longtemps, je conseille donc la procédure d’urgence suivante, à savoir la lecture attentive bien qu’accélérée des trois articles d’époque
suivants :
La mer est fermée (1) ; La mer est fermée (2) ; La mer est fermée (3)
Cette année, en plus de la traditionnelle fermeture à but écologique (protection des poissons avant les grandes pêches pour la fête de l’igname), un léger différent
à caractère foncier semblerait (conditionnel de rigueur !) opposer deux clans de Maré, entraînant fermetures sauvages de sites, mesures de rétorsion et décisions coutumières de prohibition
en réaction. Je ferme, tu fermes, il ferme la mer…
C’est ainsi que le paysage nengone s’est peu à peu enrichi de quantité de petits signes aussi authentiques qu’inamicaux, sous la forme de pics dressés, de barrières
tressées, de passants stressés... Un impressionnant mur de pierres blanches de style berlinois a même été érigé à l’entrée de la plage de Pede, en remplacement de la vieille chaîne rouillée qui
faisait pourtant de longue date partie du paysage. Interdiction partielle ou totale, d’entrer, de passer, de baigner, de pêcher, de se gratter… les interprétations divergent, comme souvent.
Mais que le lecteur anxieux se rassure, les plages en zone libre restent encore nombreuses.
Seuls les touristes en villégiature pour la fête de l’avocat de Nece, en ce week-end du premier mai, risquent d’être un peu surpris…
Vous avez aimé cet article ?