Green Pizz : mouais… pas impressionné!

Green Pizz
8 rue Cadet 75009 Paris.
Tél. : 01 48 00 03 29. Site Web.

Ouvert début février 2010 (le 04/02/2010 et pas en septembre 2009 comme initialement prévu et annoncé, ni en janvier 2010, d’ailleurs) par deux jeun’s d’école de commerce : Philippe Lafon (le Piment, avocat de formation, master spécialisé ESCP) et Armel Jacquet (l’oignon doux, une petite école de commerce, master spécialisé ESCP), et un jeune « chef » (pas un pizzaïolo, attention!) : Alexandre Giesbert (fils de FOG), passé par Grégoire Ferrandi et quelques noms de la grande cuisine (« fils de », est-ce que ça aide à avoir des articles dans la presse? on dirait que oui, mais pas forcément dans la plus pertinente).

Qui dit école de commerce dit business, donc business plan, concept innovant, marketing (à deux balles). Le positionnement de Green Pizz est simple : « Nous sommes deux jeunes entrepreneurs, Philippe (le Piment ) et Armel (l’Oignon Doux ), qui considéraient comme une véritable souffrance de ne pouvoir manger des pizzas de qualité à Paris ! Ni une ni deux, nous avons décidé de faire le grand écart entre fast-food et consommation durable en créant notre première enseigne de pizzas bio et éco-responsable. » C’est curieux, mais je déjeune très souvent au Bistrot Napolitain, et je trouve que non seulement ce sont des pizzas de qualité, mais qu’en plus ça n’a rien d’un fast food! Et je vous rassure, il n’y a pas que le BN, voici une liste non exhaustive d’adresses souvent plus que correctes servant des pizzas. Alors oui, jouer sur la fibre « bio », et éco-responsable, c’est bien, c’est à la mode, c’est très opportuniste! Et ça suffit peut-être à se distinguer et à se faire connaitre. Et à lancer une chaine… Bref, c’est encore un truc pour les bobos gogos.

L’Express ne fait pas dans la nuance, puisqu’ils ont commis un petit dossier intitulé  « 6 bonnes adresses bio, végétariennes ou équitables« . C’est triste ce manque de discernement et cette catégorie fourre-tout. On peut très bien être l’un sans les autres! Ce genre de classification grossière me fait penser à LGBT : le seul point commun entre eux c’est d’être moins conventionnel! Emmanuel Rubin leur a attribué un cœur (comme pour It Mylk), qui est la note généralement décernée aux nouveautés correctes/passables, mais sans plus.

Début mars (le 03/03/2010, plus exactement), après une visite d’appartement rue de Paradis, je cherche un endroit où manger assez rapidement. Je m’arrête devant Green Pizz dont le nom m’amuse, hop, j’entre et je décide de tester. Ce n’est pas bien grand, plus profond que large. Au fond, un comptoir derrière lequel la cuisine/four et la caisse. À midi, on se sert, on commande sa pizza, on paie, on prend ses couverts (bambou disponible) et on va s’asseoir, soit à une des petites tables, soit sur un tabouret haut, face au mur.

Je choisis une formule déjeuner : une boisson, un bol de soupe et une pizza, pour 16,50 euros. Je paie à un jeune homme qui devait sans doute être un des « entrepreneurs ».

Hop, de la Saint Georges, eau corse dans une bouteille en plastique by Stark (très à la mode… depuis plus de deux ans, notamment chez Miyou et autres sandwicheries « de luxe »). Quand on sait combien coûte une bouteille d’eau minérale, la marge que se font les « restaurateurs » sur ce genre de produits et l’empreinte écologique que ça a, on se dit que la consommation durable et responsable est restée au stade de concept. Une carafe d’eau, c’est tellement mieux pour l’environnement!

Rien à dire sur la soupe de légumes du jour (bonne, agréable, légère), auto servie dans un bol recyclable à grande contenance. Recyclable, c’est bien, mais au toucher et si on veut boire dans le vol, ce n’est pas très confortable. Pourquoi pas de la vraie vaisselle qui se lave?

Ma pizza « Reine d’un jour » (11,5€ à la carte) : « Tomates Mijotées, Mozza, Champignons de Paris, Jambon au Torchon, Origan, Persil Haché Un peu de persil fraichement haché complète à merveille ce grand classique de la Pizz‘ », arrive après un petit moment. En retournant sur le site web de Green Pizz, je réalise qu’elle n’est pas Bio, puisque sur leur carte, les pizza bio sont identifiées par un petit logo « Bio!« . Servie sur une ardoise rectangle, elle a une forme elliptique allongée. Je ne vais pas faire mon ayatollah et dire que les vraies pizzas sont rondes, donnons lui sa chance.

La pâte n’est pas mal, même si je la préfère plus gonflée. Mais pour ça, il faut sans doute un four plus puissant, moins eco-friendly! Le jambon est un peu décevant. Remplacer la sauce tomate plus classique par une sauce aux tomates mijotées (moins rouge, plus sombre) est original et bien vu, seulement il faudrait en mettre plus! Les champignons sont OK, le persil apporte un peu de fraicheur et de légèreté, comme c’est souvent le cas avec du jambon et du fromage fondu. Le tout est tout de même un peu sec et manque d’onctueux. Pizza correcte et pas mauvaise pour une douzaine d’euros, mais rien de transcendant, et surement pas de quoi me donner envie de revenir!

GreenPizz se veut nouveau et différent, pourquoi pas, nous sommes encore en démocratie. Mais je ne suis pas vraiment convaincu : le bio équitable et responsable n’est qu’un vernis pour appâter le gogo bobo! On ne s’improvise pas Ben & Jerry ou Michel et Augustin comme ça. Je suis assez d’accord avec Atabula, avoir un concept est nécessaire mais non suffisant, c’est la réalisation qui fait la différence. Bonne chance quand même!

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Rédigé par chrisos