Meilleur joueur du championnat sur le potentiel pur (avec Eden Hazard), Stéphane Sessegnon a traversé l’année comme un fantôme. Souvent caché, il est apparu de temps en temps pour nous montrer son énorme talent. A bientôt 26 ans, il n’y a plus de temps à perdre pour le béninois qui doit faire la différence ce soir et prouver que son désintérêt s’arrête quand une finale approche.
La nonchalence africaine a trouvé son maître. Plus fort que les antilles de Charles-Edouard Coridon, le Bénin de Sessegnon. Le meneur de jeu du PSG a encore fait naître les critiques cette année par cette propension à sortir d’un match et de ne pas tout faire pour y revenir.
Impressionnant la saison passée, l’ancien joueur du Mans a tenu son équipe offensivement pendant un long moment. A part le jeu long vers Hoarau qui jouait en pivot vers Giuly autour de lui, le PSG a fait sa saison avec les percussions et les inspirations de Sessegnon. Si Paris a perdu le match qu’il ne lui fallait pas perdre l’an dernier dans la course au titre contre l’OM (1-3), l’absence Sessegnon y était pour beaucoup.
Il ne veut pas jouer à droite
Fixé cette année sur le côté droit du milieu parisien en 4-4-2, il n’est toujours pas content d’y jouer. Son rendement très moyen pour un joueur de son talent s’explique aussi par ce problème de position. Il ne veut pas y jouer et préfère, de loin, jouer en relayeur ou en 9 et demi. Aligné dans cette position, il avait mangé Sochaux à lui seul à l’aller à Bonal. Cela paraît bien loin et Kombouaré n’a jamais osé lui redonner les clefs de la maison PSG.
D’abord parce que Makélélé est encore là et qu’il a besoin d’un vrai 6 à ses côtés. Un 6 bas sur le terrain pour lui éviter des courses trop lourdes. Et puis surtout parce que le PSG compte un duo d’attaquant de haut niveau. Kombouaré a sans doute déjà songé à jouer en 4-5-1 avec Sessegnon en homme libre mais Erding et Hoarau sont indispensables. Il n’y a tout simplement pas la place pour que le numéro 10 de Paris s’exprime.
Maké laisse lui les clefs
Claude Makélélé ne serait plus certain de se retirer en fin de saison. Si le capitaine parisien reste encore un an, Sessegnon devrait partir pour apporter sa puissance et sa créativité ailleurs. Son déchet devra être gommé pour évoluer dans un plus grand club. Si Chelsea avait remarqué la belle saison du parisien l’an dernier, le béninois ne pourra sans doute pas viser aussi haut cette année. Mais que l’Angleterre lui irait bien.
En attendant, il doit prendre ce match pour ce qu’il est pour le PSG et pour lui-même : une dernière chance de sauver la saison et une base pour repartir plus fort l’an prochain. Avec ou sans Sessegnon.
Nick Sammer