Comment désigner un gouvernement qui va à l’encontre des aspirations de ses commettants?
On l’appelle un antigouvernement.
Une administration publique qui ne considère pas les objections des nombreux groupes de la communauté et qui néglige les bonnes relations avec les acteurs de la société civile.
Un gouvernement au comportement intransigeant qui ne remet que rarement en cause ses actions et rejette du revers de la main toute volonté de protestation.
Nous connaissons actuellement ce genre de gouvernement.
Manifestations, protestations et incompréhension imprègnent le paysage politique du Québec dans une ambiance de crise sociale.
Le présent gouvernement libéral du premier ministre Charest semble posséder la vérité absolue. Nul besoin de consultation, ni d’implication des intervenants sociaux. On impose sa vision de la société, sans tenir compte, visiblement, de l’opinion de la population.
L’inéquitable budget Bachand teinté d’une attaque frontale contre la classe moyenne s’est révélé être la goutte qui a fait déborder le vase après de nombreuses allégations de corruption et de trafic d’influence en relation au financement du Parti Libéral du Québec dans l’octroi de contrat de construction routière, de permis de garderie, de nomination de juges et de hauts fonctionnaires de l’État.
Suite au budget, l’insatisfaction du gouvernement libéral est à son plus bas, soit à 77%. Du jamais vu.
Et voilà que Marc Bellemarre jette son gros cailloux dans la marre et assure de dévoiler tout ce qu’il a vu dans le cadre de son rôle de ministre de la Justice sous le premier mandat de Charest.
Toute cette odeur nauséabonde de scandale constitue un précédent depuis l’époque duplessiste.
Rappelons que Jean Charest fut ministre conservateur sous le règne de Brian Mulroney, une triste période où les scandales ne cessaient de pleuvoir à Ottawa.
Il apparait que Jean Charest ait appris à bonne école car la situation politique au Québec ressemble beaucoup à celle qui existait entre 1984 et 1993 dans la capitale fédérale. Une révélation n’attend pas l’autre tandis que l’électorat est submergé de cynisme et de découragement.
Néanmoins, la trame maitresse demeure : un gouvernement de droite est toujours plus prompt à générer des scandales en raison de son affiliation avec les puissances d’argent.
Et l’article d’Alec Castonguay, du Devoir, semble le confirmer: une fois au pouvoir, le Parti Libéral du Québec attire plus de contributeurs et multiplie par deux son financement privé tandis que le Parti Québécois reçoit approximativement les mêmes dons indépendamment de sa position à l’Assemblée Nationale.Voilà ce qu’est un antigouvernement: une administration publique, vendue aux intérêts des plus nantis, se rapprochant d’une ploutocratie. En somme, pas un gouvernement pour et par le peuple, mais un gouvernement contre et sans le peuple.
Par ailleurs, nous devons nous inquiéter de tous les soupçons qui pèsent sur l’équipe libérale. Comme un iceberg, seule une portion est visible et les mensonges cachent la majeure partie du tableau. Bref, nous ne saurons jamais toute la vérité, car l’arbre cache la forêt, mais ce que nous apprenons lance un signal d’alerte et doit inciter la population à changer de gouvernement et cela très rapidement afin de contrer le désintéressement des citoyens à la chose politique qui met en péril la santé démocratique.
Afin d’embellir l’image de la classe politique qui n’est pas toute corrompue, on se doit d’assainir les mœurs politiques en rapport au financement des partis en réformant la loi dans le sens d’une contribution purement publique afin d’éviter le copinage entre élus et donateurs et de redorer le politique.
Ainsi, pourrons-nous redonner confiance à l’électorat et freiner l’érosion du taux de participation aux élections.
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L’antigouvernement du Parti Libéral du Québec