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Publié le 11 septembre 2007 par Raymond Viger

Je suis éditeur d’un magazine, Reflet de Société. Les autres magazines ne sont pas des compétiteurs. Au contraire. Plus les gens vont lire d’autres magazines, plus ils ont des chances d’être intéressé de lire le mien éventuellement. Si je suis le seul à éditer un magazine, il n’y aura pas assez de stimulation pour que les gens gardent des habitudes de lecture. Éventuellement mes lecteurs vont chercher d’autres médias. Je suis tellement convaincu que je suis partenaire avec les autres médias similaires au mien que j’ai même créé dans Reflet de Société une chronique intitulé « À la découverte des magazines d’ici ». À chaque numéro, nous y présentons un magazine différent et nous offrons à nos 490 000 lecteurs de s’abonner à ceux-ci.

Autre exemple, dans une autre vie, j’étais impliqué dans la gestion d’un magasin de meubles sur la Plaza St-Hubert. Il y avait 17 autres magasins de meubles à quelques pas de notre magasin. Est-ce que les 17 magasins de meubles étaient en compétition l’un contre l’autre. Non. Les gens venaient systématiquement sur la Plaza St-Hubert parce qu’il savait qu’en quelques pas, ils pouvaient comparer les différentes marchandises, faire un choix et acheter. Nos compétiteurs étaient tous les autres magasins de meubles qui n’étaient pas sur la Plaza St-hubert. Nous étions 17 magasins à faire des publicités et des promotions pour attirer une clientèle sur la Plaza St-Hubert. Et ça fonctionnait.

Revenons maintenant à Guy A. Lepage et l’émission Tout le monde en parle, Julie Snyder et Le Banquier et Occupation double. TVA débute la guerre. Ceux qui ont débuté des guerres n’en sortent pas nécessairement vainqueur. Qui sont les vrais compétiteurs de Radio-Canada et TVA? Le cinéma? Les 123 postes ou plus que l’on peut zapper avec les différents moyens de communication disponibles? Internet et son développement de nouveaux produits? Quoi d’autre encore?

Quels sont les conséquences possibles d’une telle guerre? Aucune émission ne peut faire de consensus. Il y aura toujours un mouvement de téléspectateurs d’un réseau à l’autre. Si une famille est déchiré entre deux émissions vedettes qui passent en même temps soit que la famille se divise dans deux pièces avec chacun leur téléviseur, soit qu’une moitié devra enregistrer son émission pour la regarder plus tard. Si la chicane commence à prendre dans la famille peut-être qu’un des leaders de la famille, tellement déçu de perdre l’harmonie familiale, décidera d’amener tout le monde au cinéma pour éviter de faire une chicane et qu’un groupe gagne sur l’autre. Il en arrivera peut-être aussi à dire que si la télévision divise ma famille, mieux vaut ne plus regarder la télévision et trouver d’autres activités pour ma celle-ci.

Si les émissions passaient à des heures différentes, tout le monde aurait pu y trouver son compte. Nous aurions conserver une famille unie, acceptant de regarder ensemble différentes émissions qui plaisent à différents membres de cette famille.

Nous ne sommes plus à l’ère ou la télévision se limitait à nous présenter Radio-Canada et Télé-Métropole. Il n’y a pas deux chaînes qui rivalisent entre-elles. Il y a plusieurs chaînes qui rivalisent avec les nouvelles technologies. TVA aurait-il dû plutôt faire une alliance (formelle ou informelle) avec Radio-Canada pour donner un rythme constant et garder l’intérêt des téléspectateurs?

Si TVA en arrive à mettre tous ses efforts pour tenter de « battre » Guy A. Lepage et son émission Tout le monde en parle, restera-t-il suffisamment d’énergie à TVA pour avoir d’autres émissions de qualité en d’autres temps? Est-ce important d’enlever quelques téléspectateurs à l’autre chaîne ou est-il préférable d’éviter l’hémorragie vers les autres médias?


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