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MENDOOYO (Mongolie).

Par Ananda

Paradis et les hirondelles dorées

Le château du ciel s’embrasait dans un léger mirage de la steppe bleue.

Mes pauvres seigneurs sont éternellement coincés au paradis.

Suspendus sur le bord de la steppe éloignée, là où les hirondelles dorées

Me reçoivent, là où mon père devrait être.

La brume opaque glisse au-dessus des postes accrochés au ciel.

Les rapides hirondelles dorées découpent un chemin du tranchant de leurs ailes.







Esprit tournoyant          

Les nuages bas du dernier mois de l’automne flottent autour de mon chapeau.

Les verres tintent tristement depuis le local des fêtards

Dans leurs tourbillons, les tornades agrippent les feuilles.

Et me lient aux  brises qui m’emporteront vers le ciel.

Illumination infinie

 

J’aime me réjouir quand, à l’aube, blatère un jeune chameau blanc et bavard.

J’aime briller quand, au milieu des nuages, surgit l’éclat éphémère de la lune.

J’aime m’embraser, quand naît un enfant tardif, dans la rougeur du vent d’automne.

J’aime frissonner en écoutant des strophes harmonieuses de Maître Yavuukhulan.

J’aime m’enflammer en écoutant les douces mélodies d’une cithare ou d’un violon.

J’aime me lever quand le soleil se lève derrière ma steppe bleu-anémone.

J’aime galoper tel un drapeau au vent, ma cravache en cotonéaster à la main.

J’aime escalader les pics couverts de neige en regardant y bondir les chamois.

J’aime me servir de bois d’argousier et de santal pour produire des mélodies suaves.

J’aime envisager de distinguer l’étoffe indienne du brocart.

J’aime allumer des étoiles dans la douceur du ciel nocturne.

J’aime m’enflammer à mon sommet en l’escaladant pas à pas.

J’aime chanter sur les cordes de la cithare du Saint Yanjinglhama.

J’aime m’illuminer à l’infini dans le Temple de Cristal de la Poésie.







Contemplant la nature des collines

 

Les collines dérangées par des pensées profondes

Restent langoureuses au milieu d’un léger brouillard,

Peut-être nostalgiques des jours passés.

Parfois elles gémissent avec de longs, longs vents.

 

Comme des larmes qui coulent des instants de légère tristesse

Des perles bleues, bleues de rosée scintillent sur chaque feuille.

Déversant leur peine et bannissant le brouillard,

Les collines me considèrent dans leur sage repos.

 

Au moindre balancement de la cime des arbres

Les larmes du ciel coulent des branches trempées.

Comme de petits diamants lacent l’air avec l’humidité,

Les couleurs sont ravivées par le pinceau doré du soleil.

 

Les fils de la pluie entrelacés des rayons du soleil

Forment d’habiles mailles sur les robes émeraude.

Ces ornements éclatants de fleurs dans les ourlets

Renforcent la majestueuse beauté des collines.

 

En affectant des oiseaux de quatre-vingts langues à chaque branche,

Les collines dirigent un forum musical des emplumés.

Chaque ton majestueux est en accord avec les autres,

Chaque pierre et chaque brin d’herbe sont parts de la toile parfaite.

 

Ecoutant la voix adorable de mon cher fils,

Les collines l’enregistrent dans la profondeur de leurs roches grenat.

Avec pour cordes les chants sonores des oiseaux,

La lyre grandiose de Khangai chante la joie des collines.

 

Contemplant une seule feuille jaune fanée,

Qui pourrait raconter une histoire vieille de tant et tant d’années,

Qui s’efforcerait de comprendre les pensées profondes des collines

A un instant de ce monde ancien.

 

Dans la foule bleu-vert des herbes bien connues,

Une fleur toute fraîche est née !

N’est-ce pas une œuvre d’art longtemps murie par les collines

Qui aujourd’hui a trouvé sa forme pour jaillir à la vie ?

MENDOOYO.

Poèmes traduits de l’anglais par Imre P. Zsoldos

Source : bulletin en ligne Les poèmes entretiennent l'amitié, les poèmes révolutionnent la société-Mai 2010, de Benoist Magnat.


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