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3 réflexions sur la question grecque

Publié le 04 mai 2010 par Dornbusch

Comme je l’écrivais voici quelques semaines “Entre la Grèce et les banques, je choisis la Grèce“.

La décision européenne de venir enfin au secours de la Grèce est donc globalement une bonne nouvelle à mon sens(meme si elle peut être interprétée différemment comme je le dirai plus loin)

Cette situation m’amène 3 types de réflexions

1 Elle marque une étape de plus dans le “basculement du monde”. Voici 10, 15, 20 ans, le FMI, l’Europe et les Etats Unis “venaient régulièrement au secours” de pays plus ou moins lointains, africains, asiatiques, sud américains. Aujourd’hui “le coup se rapproche”. Ce ne sont plus les pays en développement BRIC, G20 etc.. qui appellent au secours mais les pays européens, aujourd’hui la Grèce, demain peut être l’Espagne, après demain….. (je n’ose l’écrire) Les capitaux sont au Sud, les dettes et les charges au Nord. Je reviendrai dans de prochains billets sur ce basculement du monde, phénomène majeur de ces dernières années, et qui me terrifie, je l’avoue.

2 Cette “proximité” de l’opération nous fait pour la première fois ressentir concrètement ce qu’est réellement une intervention du FMI. Réduction des salaires, retraites +13 ans (!) etc.. Jusqu’à présent les interventions du FMI dans des pays lointains étaient certes réputées “dures” mais restaient abstraites: nous avions du mal à quantifier concrètement de quoi il retournait. 

Dans le cas de la Grèce, ou la situation sociale et salariale est assez comparable à la notre, nous comprenons pour la première fois l’enfer que cela va représenter concrètement pour des citoyens européens en plein XXIe siècle

3 enfin pour noircir un peu plus le tableau, on ne peut pas penser à ce “sauvetage” sans se souvenir du “sauvetage du Mexique” par les Etats Unis au début des années 90. Sauvetage qui n’avait en fait qu’un but. Soutenir l’économie mexicaine les quelques jours permettant aux banques américaines de rapatrier leurs gigantesques avoirs au Mexique, qui sans cela auraient disparu dans la dévaluation et la faillite des banques locales, aux frais du contribuable américain
Des que les banques eurent rapatriés leurs dépots, les Etats Unis laisserent tomber l’économie mexicaine, engloutissant au passage l’argent de leurs propres contribuables injectés par milliards

Et si cette soudaine volte face de Mme Merkel avait surtout pour but de sauver les banques allemandes et leurs milliards d’engagements en crédits publics et privés grecs. On le saura bientot

En tout état de cause, et quelques soient les dessous de cette affaire, les Européens du XXIe siecle peuvent sans doute s’attendre à des temps difficiles.

David Dornbusch

Secrétaire de la section socialiste de Fontenay sous Bois – Blog d’actualité politique de la 6° circonscription du Val de Marne (Fontenay sous Bois, Vincennes, Saint Mandé)


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