Selon Loïc Garnier, chef de l’Unité de coordination de la lutte antiterroriste, Al-Qaïda compte exploiter les débats sur le voile intégral et l’identité nationale, au moins à des fins de propagande. Et M. Garnier de rappeler opportunément les termes utilisés dans un communiqué, le 3 août 2009, par le numéro 2 d’Al-Qaïda, Ayman el-Zawahiri : « Cette France qui combat le hidjab paiera le prix de tous ces crimes. » M. Garnier préconise donc, à juste titre, de ne pas baisser la garde, et cela même si la France n’a plus fait l’objet d’une attaque terroriste directe depuis le 3 décembre 1996 (bombe placée à la station de Port-Royal (RER B), à Paris ; bilan : 4 morts et 170 blessés). Il rappelle ainsi que le 8 août 2009, un terroriste avait essayé de pénétrer dans l’ambassade de France, en Mauritanie, et qu’il avait blessé deux gendarmes en faisant exploser sa ceinture d’explosifs. De même, plusieurs Occidentaux, dont un citoyen français, sont retenus en otages au Mali par l’Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique). Et à la question de savoir pourquoi un imam officiant en Seine-Saint-Denis a été expulsé vers le Caire, le 7 janvier dernier, M. Garnier a répondu de manière on ne peut plus claire : « Nous ne tolérons pas les appels au meurtre », et d’ajouter que, durant l’année 2009, 14 islamistes radicaux avaient ainsi été renvoyés dans leur pays d’origine après avoir purgé leur peine de prison. Éric TimmermansSource :
« La France, cible d’Al-Qaeda », interview de Loïc Garnier, chef de l’Uclat (Unité de coordination de la lutte antiterroriste), Eric Pelletier, Lexpress.fr, 28 janvier, 15h45