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Les pelles mécaniques qui avaient commencé à finir l'oeuvre de bagay la au Palais national n'y sont plus. Le travail n'était qu'entamé et puis hop, plus rien. Dans les heures qui ont suivi 16h53 le 12 janvier, les images de la destruction du Palais ont été importantes pour faire comprendre à tous qu'il y aurait maintenant un avant et un après 12 janvier. On y a même fait un petit pèlerinage dans les premiers jours pour confirmer que nous n'étions effectivement pas dans un rêve, les espoirs, même les plus naïfs, nourrissant toujours le doute. La dimension symbolique de cette destruction était forte, tout autant que celles des pelles mécaniques achevant la bête. De voir maintenant ce vide autour du Palais, abandonné par les pelles qui avaient entamé le ménage, me semble tout autant symbolique de ce qui se passe depuis des semaines. Plus rien ne se dit, plus rien ne se passe. Tout le monde a pris congé, les pelles autour du Palais comme l'État auprès des ayisien. À part les nationalistes qui décrient la loi sur les mesures d'urgence et quelques groupes d'étudiants qui revendiquent un retour en classe, le vide politique se déploie maintenant en silence. On n'en vient presque à croire qu'il ne reste qu'un bruit sourd dans la vie du million de moun qui dorment depuis quatre mois dans des abris de fortune. La révolution tant attendue va-t'elle se manifester ?