Magazine

Critique : "Enter the void"

Publié le 05 mai 2010 par Dime

ENTER THE VOID

De Gaspar Noé

Avec Nathaniel Brown, Paz de la Huerta et Cyril Roy

Critique :

Mon avis : «««

"Enter the void" trottait dans la tête de Gaspar Noé bien avant "Carne" et "Seul contre tous". Il lui a fallu attendre plus de dix ans pour que ce projet réellement colossal voit le jour. Le succès vernis de polémique d’"Irréversible" lui a accordé une crédibilité commerciale et les technologies nécessaires à la concrétisation de son nouveau film étaient arrivées à maturité. Tout s’est donc fait au bon moment. Et Noé de poser sa caméra dans une capitale japonaise baignée de néons fluorescents. Dans ce tableau idéal à son intrigue psychédélique se matérialise Oscar, sur sa terrasse, observant les lumières de la ville planer dans les airs. Pour que sa sœur -avec qui il a fait un pacte de sang à la suite du décès accidentel de leurs parents- vienne d’installer à Tokyo, ce jeune homme paumé accepte de dealer. Jusqu’au jour où, sous l’emprise d’une came surpuissante, il se prend une balle dans les toilettes sordides d’une boite de nuit. Son esprit, bien décidé à ne pas quitter le monde des vivants, erre alors dans la ville, entre présent, passé, futur et fantasmes. Le spectateur embarque avec lui dans un trip halluciné et hallucinant, en caméra subjective, que la maestria unique et inégalable de Noé transcende. Les images, belles ou hideuses, selon les points de vue, ne laisseront toutefois pas indifférents. Véritable expérience sensorielle, la proposition de Gaspar Noé est radicale dans sa livraison, pas toujours digeste, et pourtant, une certaine forme de grâce émerge depuis les tréfonds des ténèbres. "Enter the Void" se décline alors comme un grand film qui nécessite un réel effort de concentration pour être assimilé. Au bout de deux heures et trente minutes, il vous agacera sûrement, vous énervera, vous stressera mais ce rejet physiologique ne dure que quelques temps. Très vite, malgré longueurs et égarements, ses qualités vous frapperont le visage comme les embruns de vagues séditieuses.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Dime 22 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog