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La route du désert.

Publié le 02 mai 2010 par Wilverge

La route du désert.
Désert du Dasht-e Kavir
La vieille ville de Yazd est typiquement « désert ». Les ruelles sont minces et ombragées. Les murs des maisons sont faits d'un mélange de boue et de brindilles. Les bâtiments sont couronnés de tours à vent, un système simple, mais efficace qui redirige l'air dans les résidences pour les rafraîchir.
C'est joli, mais comme l'été approche, la sieste prend désormais une place trop importante dans la journée. Il ne se passe rien !
Alors, on niaise et suons un peu à l'hôtel. On y rencontre deux Allemands, Alex et Mathias, qui voyagent avec leur propre voiture.
« - Hey les Canadiens, ça vous dirait un roadtrip ?
- Un roadtrip en Iran…? Envoye donc! »
Comme tout roadtrip, ça comme par faire le plein. Normalement, c'est une formalité banale, mais nous sommes en Iran le pays du « est-ce que je peux vous aider…please? » ! Il n'y a plus d'électricité dans les pompes. Tous les camionneurs attendent depuis un bon moment. Notre mine désappointée leur donne une idée : siphonnons le fond de nos réservoirs pour remplir celui des étrangers !
« Merci monsieur, un petit bonbon pour changer le goût d'essence ? »
Et ça se termine par une traditionnelle embrassade masculine, une façon de dire bienvenue dans le monde des « truckers ».
Et c'est parti ! Du sable, de la roche et encore du sable. Parfois quelques chameaux en harmonie avec le désert.
La route du désert.La route du désert.
Un village fantôme hanté par des âmes persistantes. Une femme s'acharnant sur le crâne d'une chèvre au bord du canal. Un petit homme qui ressemble à un lutin volubile qui jacasse un discours en farsi incompréhensible, mais avec le sourire.
La route du désert.
À la troisième courbe après le gros rocher à côté du lézard, dans un village au pied de la montagne, une grotte fait l'objet d'un site important de la religion zoroastrienne ayant régné en Iran avant l'ère de l'Islam. Elle aurait miraculeusement procuré de l'eau à une princesse en fuite.
Au loin, un nuage gris. Nous approchons de notre but. L'oasis de Garmeh. Une douceur dans cette aridité. Dattiers, grenadiers et vieillards veillant au temps qui s'écoule lentement ici.
Mais qu'est-ce qu'on fait dans le désert iranien?
La route du désert.La route du désert.
On se régale de bons plats maisons, on loge dans une petite maison aux murs de boue, on écoute le soir un homme à la barbe d'expérience faire résonner des vases d'argile.
On rencontre aussi des jeunes de Téhéran en vacance qui organisent des fêtes secrètes bien arrosées du précieux breuvage interdit : de la vodka Absolute en canette.
On part en expédition sous le soleil cuisant vers les dunes dorées. Cette expérience qui normalement se déroule dans le silence prend rapidement une nouvelle tournure en compagnie des vacanciers de la capitale.
La route du désert.La route du désert.
Courses de jeep, musique pop iranienne crachée d'un haut-parleur à éclairage disco intégré. Session de « kite surfing », une gracieuseté de nos amis germains.
La route du désert.
La nuit venue, bien après que les hijabs soient tombés, c'est autour d'un feu que la fête continue. On chante, danse et saute au-dessus des flammes, une tradition locale normalement réservée au dernier jeudi de l'an pour s'attirer la chance.
La route du désert.
Puis nous regagnons nos maisons de boue. Le soleil ayant depuis longtemps fait place à un ciel scintillant d'étoiles.
Encore une fois l'Iran nous aura agréablement surprit et généreusement offert de bons moments.
Je souhaite une bonne nuit aux deux chameaux qui logent aussi dans notre auberge et me glisse sous la couette.
- Nad qui vide ses souliers.


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